Investissement européen dans le tunnel sous le détroit de Gibraltar : les dernières avancées et perspectives prometteuses

Investissement européen dans le tunnel sous le détroit de Gibraltar : les dernières avancées et perspectives prometteuses

Le tunnel sous le détroit de Gibraltar est souvent considéré comme un élément clé de l’avenir politique et économique des relations entre l’Europe et l’Afrique via le Maroc. Même s’il est difficile de mesurer la réalité de ce projet pharaonique, les choses évoluent rapidement avec l’implication de l’Union européenne.

Les projections concernant le fameux tunnel entre le Maroc et l’Espagne reposaient jusqu’à présent sur un espoir : celui de rendre ce passage entre l’Europe et l’Afrique tellement indispensable que l’Union européenne s’en empare. Cet espoir a longtemps été un vœu pieux avant que les Européens ne se rendent compte que le Maroc n’a pas attendu le feu vert de Bruxelles pour s’installer durablement en Afrique. Désormais, le vent d’euphorie qui caractérise les promesses d’investissement européennes dans le royaume touche également le projet de tunnel, qui vient de recevoir un acompte de 2,3 millions d’euros déboursés à la Société espagnole d’études pour les communications fixes à travers le détroit de Gibraltar (Secegsa), à travers le Plan de Relance, de Transformation et de Résilience.

Comme le souligne la presse espagnole dont “El Debate”, cette enveloppe s’ajoute à celle incluse par le gouvernement espagnol dans les derniers budgets généraux de l’État de la dernière législature, dont l’allocation était de 750 000 euros à la charge du ministère des Transports, alors présidé par Raquel Sánchez. Ces investissements serviront à étudier la construction éventuelle de ce tunnel qui relierait l’Europe du Sud et l’Afrique du Nord. D’ici la fin de 2023, la Secegsa, qui a également signé des accords avec son homologue marocaine SNED (Société Nationale d’Études du Détroit de Gibraltar), société créée dans le même objectif que l’espagnole, espère mener à terme ses études de faisabilité après avoir reçu un supplément de 1,5 million du Trésor, comme indiqué dans les budgets généraux de l’État.

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Concernant les caractéristiques techniques du tunnel, il aurait une longueur totale de 42 kilomètres, dont 27,8 kilomètres sous l’eau et le reste par un tunnel souterrain, avec une profondeur maximale de 300 mètres et une pente maximale de 3%. Chaque tunnel à voie unique aurait un diamètre intérieur de 7,9 mètres. La connexion serait établie entre Punta Paloma, à Tarifa (Cadix), et Punta Malabata, dans la baie de Tanger. Mustapha Mchiche Alami, qui fait partie des spécialistes ayant participé aux premières étapes du projet, reste enthousiaste pour un projet qui ne peut être que bénéfique pour les deux rives de la Méditerranée. L’ingénieur et économiste, citant la ferme volonté royale de relier l’Afrique à l’Europe, est fermement convaincu que le tunnel sous le détroit de Gibraltar est devenu non seulement un passage incontournable entre les deux continents, mais que toutes les conditions sont aujourd’hui réunies pour qu’il soit mené à terme.

On peut notamment citer la dernière déclaration des ministres des Affaires étrangères du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Tchad, exprimant, le 23 décembre 2023 à Marrakech, l’adhésion de leurs pays à l’initiative internationale du Roi Mohammed VI pour favoriser l’accès des États du Sahel à l’océan Atlantique, qui offre de grandes opportunités pour la transformation économique de la région. Afin que cette coopération soit effective, les ministres des Affaires étrangères ont convenu de créer une Task Force nationale, dans chaque pays, pour préparer et proposer les modalités d’opérationnalisation de cette Initiative.

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Les médias ibériques indiquent que plus que les Marocains, les Espagnols semblent déterminés à la construction de la liaison ferroviaire Maroc-Espagne avant la Coupe du Monde 2030. Selon le portail espagnol spécialisé Railtech, “l’achèvement du projet devrait prendre jusqu’à cinq ans. Si cette estimation est correcte, la construction devrait déjà commencer d’ici un an et demi si le tunnel doit être terminé avant le début de la Coupe du monde”.

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