Dès 1995, «nous étions déjà bien informés de la réalité du dérèglement climatique, il y avait déjà des négociations sur le climat et des engagements pour réduire les gaz à effet de serre», souligne auprès de l’AFP Lorelei Limousin, responsable transports chez Greenpeace UE. «Malgré ces alertes sur le changement climatique à venir, les pays ont continué à investir dans les routes.»
La France, notamment, «a investi plus que deux fois plus dans les routes que dans le rail», selon l’étude: 278 milliards d’euros pour les routes contre 130 milliards pour le rail, trains urbains, métros et trams inclus. Un ratio quasi équivalent à l’Allemagne, avec 278 milliards contre 132 milliards d’euros.
Arrêter de financer les autoroutes
En Europe, environ 13 700 km de lignes de trains passagers ont fermé depuis 1995, note l’étude, mais «plus de la moitié» des lignes de trains passagers «pourraient être rouvertes relativement facilement».
L’écart de financement entre les routes et le rail se réduit pour la période de 2018 à 2021, avec 34% de fonds supplémentaires alloués au réseau automobile qu’au train. La France a notamment investi 10% de plus dans le rail que dans les routes sur cette période.
Mais «on ne peut pas encore parler d’un retournement de tendance» au niveau européen, a jugé Lorelei Limousin. «Il ne faut pas se satisfaire d’augmenter les financements dans le rail, il faut aussi arrêter de financer les problèmes comme les autoroutes», soutient-elle.
«Des fonds publics ne doivent pas être gâchés pour l’expansion d’autoroutes et d’aéroports», selon Greenpeace, qui demande «l’arrêt de tous les nouveaux projets d’autoroutes» en «limitant les investissements routiers au strict minimum pour l’entretien» et les mesures de sécurité. L’ONG demande ainsi de «rediriger» les financements vers le rail, mais aussi les transports en commun et les modes non-motorisés comme le vélo ou la marche.