Les Iraniens retourneront aux urnes la semaine prochaine pour choisir entre un réformiste et un conservateur pur et dur pour la présidence.
Le second tour des élections aura lieu après le premier tour, qui s’est déroulé vendredi, sans qu’aucun candidat n’obtienne la majorité. Selon la loi électorale iranienne, un candidat doit obtenir 50 % des voix et une voix pour remporter la victoire.
Mais deux candidats de premier plan ont émergé : le réformateur Masoud Pezeshkian et le partisan de la ligne dure Saeed Jalili.
Pezeshkian a appelé à une plus grande ouverture vers le monde extérieur comme moyen d’améliorer l’économie iranienne, tandis que Jalili est un ancien négociateur nucléaire avec de fortes opinions anti-occidentales.
Les deux hommes s’affronteront lors d’un second tour de scrutin prévu le 5 juillet. Ces élections anticipées visent à remplacer l’ancien président Ebrahim Raisi, décédé dans un accident d’hélicoptère le mois dernier.
En Iran, le chef suprême détient le plus de pouvoir, mais le président peut toujours exercer une influence sur la politique intérieure et sur certaines politiques étrangères.
Les prochaines élections présidentielles constitueront le deuxième tour de scrutin de l’histoire du pays. Le premier avait eu lieu en 2005, lorsque le partisan de la ligne dure Mahmoud Ahmadinejad avait remporté la victoire face à l’ancien président Akbar Hashemi Rafsanjani. Les détracteurs de l’Iran n’hésitent pas à souligner que les élections dans le pays ne sont ni libres ni équitables.
Comment s’est déroulé le premier vote
Vendredi, Pezeshkian a reçu 10,4 millions de voix tandis que Jalili était à la traîne avec 9,4 millions, selon l’agence de presse de la République islamique d’Iran.
Comme certains s’y attendaient, le vote en faveur de la ligne dure était divisé, tandis que Pezeshkian est censé avoir recueilli de nombreux votes parmi les Iraniens modérés ou réformateurs.
Ces élections ont également confirmé le désenchantement généralisé des électeurs à l’égard du processus politique actuel en Iran. Le taux de participation semble avoir atteint un niveau historiquement bas dans l’histoire de la République islamique, prolongeant une tendance observée lors d’autres élections récentes.
Ce qui est en jeu
Avant la mort du président Raïssi, le partisan de la ligne dure était considéré comme un protégé et un successeur possible du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, âgé de 85 ans.
Désormais, la question de savoir qui pourrait remplacer Khamenei, qui détient le pouvoir de prendre les décisions les plus importantes en Iran, est encore plus floue.
Ce qui est évident, c’est que Khamenei ne soutient pas la plupart des idées réformistes avancées par Pezeshkian, notamment celle de rechercher un plus grand engagement avec d’autres pays.
Mais dans l’ensemble, les observateurs ne prévoient pas de changement significatif à l’issue de ce scrutin. Aucun candidat n’a proposé de mesures qui seraient considérées comme controversées, comme la question du code vestimentaire islamique strict pour les femmes.