Salwan Momika, un Irakien de 37 ans ayant fui son pays pour la Suède, a brûlé ce mercredi plusieurs pages du Coran devant une mosquée lors d’un rassemblement autorisé par les autorités.
Un homme irakien âgé de 37 ans a brûlé quelques pages d’un exemplaire du Coran devant la plus grande mosquée de Stockholm lors d’un rassemblement autorisé par les autorités suédoises mercredi, ce qui a provoqué la colère d’Ankara, qualifiant cet acte d'”inacceptable”.
Cet incident récent pourrait avoir des conséquences négatives sur les perspectives d’adhésion de la Suède à l’OTAN, que la Turquie bloque.
L’événement, qui s’est déroulé pendant l’Aïd al-Adha, une fête célébrée par les musulmans du monde entier, a attiré environ une centaine de spectateurs et de journalistes.
Vêtu d’un pantalon chino beige et d’une chemise claire, Salwan Momika a piétiné le Coran à plusieurs reprises avant d’y glisser des tranches de bacon et de brûler quelques pages.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a immédiatement condamné cet incident sur Twitter, déclarant : “Il est inacceptable de permettre de telles actions anti-islamiques au nom de la liberté d’expression”.
Washington s’est également joint aux critiques, tout en soutenant l’adhésion de la Suède à l’OTAN “aussi rapidement que possible”. “Nous avons toujours dit que brûler des textes religieux est irrespectueux et offensant”, a déclaré le porte-parole adjoint du département d’État, Vedant Patel, lors d’une conférence de presse.
Cette question est sensible dans le pays nordique. Une manifestation en janvier au cours de laquelle un Coran avait été brûlé devant l’ambassade de Turquie à Stockholm avait déjà provoqué la colère d’Ankara et du monde musulman, entraînant des manifestations et des appels au boycott des produits suédois.
“C’est fou, c’est absolument insensé, il n’y a que de la haine qui se cache derrière les concepts de démocratie et de liberté”, a réagi Noa Omran, une artiste de 32 ans venue assister à la scène.
Plus tôt dans la journée, la police avait annoncé l’autorisation de ce “rassemblement”, estimant que les risques de sécurité liés à la brûlure du Coran n’étaient pas suffisants pour l’interdire. Cependant, en fin de journée, la police a déclaré qu’elle porterait plainte contre l’organisateur, notamment pour incitation à la haine.
Dans sa demande d’autorisation préalable, l’organisateur de l’autodafé, Salwan Momika, avait déclaré vouloir “exprimer son opinion sur le Coran”. “Je vais déchirer le Coran et le brûler”, avait-il écrit.
M. Momika avait déjà fait une demande similaire en février, qui avait été refusée par la police.
Selon un article du quotidien suédois Aftonbladet daté du 5 avril, M. Momika a affirmé que son intention n’était pas de compromettre l’adhésion de la Suède à l’OTAN. “Je ne veux pas nuire à ce pays qui m’a accueilli et qui a préservé ma dignité”, avait-il déclaré au journal, précisant qu’il souhaitait voir le Coran interdit en Suède.
