Israël a “plus ou moins” accepté un accord de trêve à Gaza, mettant désormais la balle “dans le camp du Hamas”, selon un responsable américain cité samedi, alors que les États-Unis ont commencé à larguer de l’aide humanitaire sur le territoire palestinien.
“Il y a un accord sur la table. Les Israéliens l’ont plus ou moins accepté. Et un cessez-le-feu de six semaines pourrait commencer aujourd’hui à Gaza si le Hamas acceptait de libérer une catégorie bien définie d’otages vulnérables”, a déclaré le responsable américain.
Il a précisé que, pour l’instant, “les discussions se poursuivent” pour aboutir à un accord avant le début du ramadan, le mois saint de jeûne musulman, dans une semaine.
“Il y a eu des progrès significatifs ces dernières semaines, mais comme toujours, il n’y a pas d’accord tant que tout n’est pas décidé”, a ajouté ce haut responsable, qui a demandé à rester anonyme.
Il a également souligné que la trêve de six semaines était conçue comme une “première phase”, avec pour objectif d’aboutir à “quelque chose de plus durable”, notamment afin d’augmenter massivement l’aide humanitaire.
Les États-Unis ont effectué pour la première fois des largages aériens d’aide sur Gaza, en distribuant plus de 38 000 repas, a indiqué l’armée américaine.
Ces largages interviennent deux jours après une distribution d’aide qui a viré au drame. Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir à Gaza, accuse l’armée israélienne d’avoir tué 115 personnes en tirant sur une foule affamée qui se précipitait vers des camions d’aide. L’armée israélienne a reconnu des “tirs limités” et affirmé que la plupart des victimes sont décédées dans une “bousculade”.
Trois avions militaires américains ont largué des colis contenant plus de 38 000 repas samedi après-midi, en coopération avec la Jordanie, a rapporté le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).
Le président américain Joe Biden avait déclaré vendredi que Washington se joindrait prochainement à la Jordanie et à d’autres pays pour effectuer des largages de nourriture et d’autres biens sur Gaza.
“Des largages supplémentaires seront planifiés et exécutés” par le Pentagone, a précisé le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, soulignant leur caractère “extrêmement difficile” en raison de la densité de population à Gaza.
Joe Biden avait également évoqué vendredi “la possibilité d’un couloir maritime pour acheminer de grandes quantités d’aide”.
Jusqu’à présent, les États-Unis, principal soutien d’Israël, n’avaient pas effectué de tels largages, estimant leur efficacité limitée. Cependant, Washington a critiqué depuis des semaines Israël pour son aide humanitaire insuffisante aux civils dans la bande de Gaza.
En pleine campagne électorale aux États-Unis, le président Joe Biden, candidat pour un second mandat, fait également face à la pression de l’aile gauche de son parti et de la communauté musulmane et d’origine arabe pour son soutien à Israël.