2024-05-25 10:59:01
T. Neige | Mikel Ayestaran
Samedi 25 mai 2024, 09h50
Israël a bombardé Rafah et d’autres secteurs de la bande de Gaza ce samedi malgré l’ordre hier de la Cour internationale de Justice de cesser ses opérations militaires dans cette ville à la pointe sud de l’enclave palestinienne.
Des témoins sur place et des journalistes de l’AFP ont fait état de bombardements des troupes israéliennes contre cette ville frontalière avec l’Egypte et également contre Deir al-Balah, au centre.
“La Cour considère que, conformément aux obligations de la Convention sur le génocide, Israël doit immédiatement cesser son offensive à Rafah.” C’est l’ordonnance rendue ce vendredi par les juges de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui ont également exigé que l’État juif autorise l’entrée de l’aide humanitaire dont Gaza a un besoin urgent et à laquelle on ne peut accéder parce que l’armée la maintient fermée. la traversée avec l’Egypte. L’ordre a été adopté avec treize voix pour et deux contre et, bien qu’il n’ait pas d’effet contraignant sur les Hébreux, il représente un nouveau coup porté à leur stratégie militaire dans la bande de Gaza et un revers à leur activité diplomatique.
La pression s’accentue sur Benjamin Netanyahu et ses ministres, dont Bezalel Smotrich, chef de l’Economie, qui a immédiatement répondu en insistant sur le fait qu’aucun ordre ne les arrêtera car “nous sommes en guerre pour notre existence”. Le chef de la Sûreté nationale, Itamar Ben Gvir, a demandé que la réponse à la résolution judiciaire soit “la conquête de Rafah, l’escalade de l’opération militaire et la destruction totale du Hamas jusqu’à la victoire”.
Les avocats israéliens ont défendu devant le tribunal que l’opération à Rafah était “limitée”, comme l’armée le répète chaque jour, mais leurs preuves n’ont pas convaincu les magistrats de La Haye. C’est le deuxième coup dur en une semaine que reçoit l’exécutif de Tel Aviv, après que le procureur de la Cour, Karim Khan, a demandé aux juges d’émettre des mandats d’arrêt contre Netanyahu et le ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour la mort de civils dans la bande de Gaza. , l’obstruction à l’introduction de l’aide humanitaire et l’utilisation de la faim comme arme de guerre. Dans cette même demande, Khan appelle à l’arrestation des trois principaux dirigeants du Hamas.
Le Dr Bassem Naim a offert précisément ce vendredi la première réaction de la coalition islamiste et a indiqué que le Hamas “salue” l’ordre d’arrêter l’opération à Rafah, même si “ce n’est pas suffisant, puisque l’agression de l’armée au nord de Gaza, c’est tout aussi brutale et dangereuse”, en référence à l’opération en cours à Yabalia.
Un pas de plus
La Haye franchit une nouvelle étape dans le processus ouvert par la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud en décembre. L’organisme de l’ONU qui résout les conflits entre États exige que soient arrêtées les offensives ou toute autre action contre « les Palestiniens en tant que groupe » qui pourraient « imposer des conditions vitales qui conduisent à leur destruction physique en tout ou en partie ».
Il y a dix jours déjà, face à la grave situation générée par l’assaut militaire sur Rafah, d’où plus de 800 000 personnes ont dû partir de force, les avocats sud-africains ont demandé des mesures de précaution concrètes pour mettre fin aux opérations dans la ville méridionale de Gaza et les juges les ont adoptées. , même s’ils manquent de moyens pour les mettre en œuvre.
commission d’enquête
Le tribunal ordonne également à Israël de « garantir un accès sans entrave à Gaza à toute commission d’enquête mandatée par les organes compétents des Nations Unies pour enquêter sur les allégations de génocide ». Le blocus imposé à la presse internationale s’est étendu aux missions d’experts, indispensables pour les juges. Israël ne veut pas de témoins d’une opération militaire qui fait plus de 35 000 morts, selon le ministère de la Santé. La Cour demande à l’État juif de présenter un rapport sur le respect de ces ordonnances dans un délai d’un mois.
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