Israël déclare l’état de guerre et bombarde Gaza après l’attaque massive du Hamas sur son territoire

Gaza explose à nouveau et cela d’une manière sans précédent. Le Hamas a surpris Israël avec une opération terrestre et aérienne de grande envergure qu’il a lancée samedi après six heures du matin et qui a fait jusqu’à présent “des dizaines de morts”, selon les médias locaux. Les morts palestiniens à Gaza s’élèvent à 198 et les blessés dépassent les 1.600, selon les responsables de la Santé, tandis que du côté israélien il y a une centaine de morts, rapporte le réseau N12. Le groupe islamiste a lancé 2 200 roquettes, tandis que des dizaines de miliciens ont réussi à infiltrer le territoire rival et à atteindre les villes les plus proches de la bande de Gaza.

Une situation sans précédent dont les seuls précédents s’étaient produits lorsque certains commandos avaient réussi occasionnellement à contourner les mesures de sécurité israéliennes à travers des tunnels lors de conflits antérieurs. Cette fois, l’infiltration a été bien plus importante.

Quelques minutes plus tard, le leader islamiste Abou Khaled Al-Deif annonçait le début de l’opération « Inondation d’Al Aqsa » et annonçait qu’il s’agissait d’un mouvement né à Gaza qui « s’étendra en Cisjordanie et à l’étranger, partout où notre peuple et notre nation sont présents. Al-Deif a toujours évoqué la nécessité de protéger la mosquée Al Aqsa, le grand symbole qui continue d’unir tous les Palestiniens quelles que soient leurs divergences politiques.

Après cinq heures, Israël a répondu ce matin avec l’opération « Iron Swords » et des avions ont commencé à bombarder la bande de Gaza. Jusqu’à midi, les avions des Forces de défense ont largué plus de 16 tonnes de munitions, dont beaucoup lors d’opérations chirurgicales contre des convois et des véhicules blindés du Hamas. L’armée permanente a également déployé plusieurs bataillons à la frontière de Gaza. La plupart des troupes se concentrent sur la lutte contre les militants qui se trouvent toujours sur le territoire israélien.

Le Hamas a utilisé dès le début des projectiles à longue portée et des sirènes ont retenti à Tel-Aviv et à Jérusalem, mais la situation la plus compliquée existe dans les villes israéliennes proches de Gaza, comme Sderot. De ces lieux proviennent des images de miliciens du Hamas dans les rues et d’Israéliens morts et capturés. Le groupe radical vient en effet de publier plusieurs vidéos montrant ses militants arrêtant un groupe de militaires dans une base frontalière ou prenant des otages parmi la population civile. Des médias proches du mouvement islamiste ont également diffusé des vidéos de militants entrant en Israël par les airs en parapente.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, estime que le Hamas a commis “une grave erreur” en déclenchant cette guerre et a assuré qu'”Israël va gagner”. Le ministre a autorisé les Forces de défense à commencer à recruter des dizaines de milliers de réservistes et a déclaré une situation d’urgence dans un rayon de 80 kilomètres autour de la bande de Gaza.

Le énième conflit sur ce territoire commence un jour après l’anniversaire de la guerre d’octobre 1973. Contrairement aux précédents, c’est cette fois le Hamas qui a agi le premier pour surprendre un ennemi disposant d’un arsenal infiniment supérieur.

Netanyahu, après avoir déclaré l’état de guerre, a convoqué le conseil de sécurité. L’état-major militaire a ordonné la fermeture des écoles dans le centre et le sud d’Israël, afin qu’un million d’enfants n’aillent pas en classe jusqu’à la fin du conflit, et n’autorisera l’ouverture que des commerces très proches des abris anti-aériens.