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Israel-Gaza Conflict: Implications of UN Resolution and US-Israel Relations

by Nouvelles
Israel-Gaza Conflict: Implications of UN Resolution and US-Israel Relations

A Rafah et dans la ville de Gaza, les Palestiniens ont presque cru à l’impossible : un arrêt des combats. Mais le texte est d’abord symbolique. Le cessez-le-feu ne doit durer que jusqu’à la fin du Ramadan, dans deux semaines, et les Nations unies manquent de toute façon des moyens politiques pour garantir la mise en œuvre d’un réseau d’approvisionnement en nourriture et produits de première nécessité. En outre, l’écrasante majorité des Israéliens est d’accord pour que la guerre dure tant que les objectifs militaires ne sont pas accomplis : la neutralisation du Hamas, la libération des otages, et le retour du sentiment de sécurité dans leur pays. Netanyahou en a ajouté un quatrième, implicite : le maintien à son poste.

Visite israélienne annulée

Le Premier ministre israélien avait prévenu son mécène qu’il y aurait des conséquences si Washington n’opposait pas son veto. L’annonce est tombée dès la fin du vote : la visite d’une délégation israélienne à Washington a été annulée. La Maison-Blanche s’est officiellement déclarée “très déçue” de cette décision, apparemment sans sarcasme.

Cela fait des mois que la classe politique israélienne ignore les recommandations de l’administration Biden, notamment sur l’opportunité de mener une opération de grande envergure à Rafah, ville à la frontière avec l’Égypte, où se masse la majorité des Gazaouis. Le Président américain avait demandé à rencontrer “une équipe d’officiels militaires, humanitaires et du renseignement” pour mieux comprendre les choix israéliens. À la place, Netanyahou avait décidé de lui envoyer Tzachi Hanegbi, politicien du Likoud, et Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques, n’ayant même pas servi sous les drapeaux.

Parlant l’anglais avec un accent de Floride et disposant d’un carnet d’adresses bien garni, Ron Dermer mène la guerre diplomatique, celle qui “nous donne le temps et les ressources pour obtenir les résultats escomptés”, selon les propos de Benjamin Netanyahou. Ces manœuvres se jouent en grande partie dans le dos du locataire de Joe Biden et des états d’âme de sa base progressiste, et visent purement et simplement à temporiser en attendant, peut-être, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Le candidat républicain ne tient pas Netanyahou dans son cœur, mais sa base reste plus attachée aux intérêts israéliens.

Un jusqu’au-boutisme calculé

Le jusqu’au-boutisme de Netanyahou est calculé. Il partage avec une grande partie de son camp politique la conviction que l’État hébreu s’est rendu indispensable aux États-Unis, en particulier grâce à son capital humain et technologique. C’est en partie vrai : loin de la tragicomédie politique, les relations israélo-américaines se portent bien. L’Administration Biden a bien imposé quelques sanctions symboliques à une poignée de colons israéliens violents, mais le Congrès n’a pas hésité, samedi, à suspendre l’aide à l’UNRWA et aux Palestiniens dans la dernière allocation budgétaire américaine. Le ministre de la Défense israélien Yoav Gallant, arrivé à Washington dimanche avec une longue liste de demandes d’armes et de munitions, a d’ailleurs été accueilli à bras ouverts par ses homologues américains.

Si la cote politique du chef du Likoud est au plus bas, c’est le champ politique israélien dans son ensemble qui se sent aujourd’hui trahi par l’abstention américaine. La plupart des commentateurs ont suivi l’analyse de Benjamin Netanyahou, qui a publiquement imputé au Conseil de sécurité (et indirectement aux États-Unis) la responsabilité de l’échec des négociations en cours pour la libération des otages au Qatar. Le Hamas a claqué la porte dès mardi, suivi de près par les Israéliens, qui n’ont laissé qu’un petit groupe à Doha.

Des Israéliens confortés

Le jugement de la Cour internationale de justice, qui exigeait entre autres qu’Israël fasse tout pour remédier aux accusations de génocide, a de son côté jusqu’ici été en grande partie ignoré. Il n’y a pas de raison de croire que le gouvernement agira autrement avec cette résolution au Conseil de sécurité : les forces appelant à la fin de la guerre restent encore très minoritaires en Israël. Benny Gantz, membre du cabinet de guerre mais principal rival de Netanyahou, a lui-même insisté sur le fait que la décision du Conseil de sécurité n’avait “aucune importance opérationnelle”. Mais il a aussi rappelé Netanyahou à l’ordre, rappelant que la relation spéciale entretenue avec les États-Unis était “la pierre d’angle des relations étrangères israéliennes” et ne devait pas être sacrifiée. “Le Premier ministre ferait bien d’aller lui-même aux États-Unis et mener un dialogue direct avec le président Biden” a ajouté l’ancien chef d’état-major.

Plus la communauté internationale redouble d’efforts pour isoler Israël, sans pour autant prendre de dispositions pratiques, plus cela conforte les Israéliens dans leur sentiment profond d’être seuls contre tous. C’est le discours qu’a toujours vendu Benyamin Netanyahou, qui se présente comme le seul rempart contre une opinion internationale hostile.

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