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Israël, Liban, Iran et Syrie : 2024 du sang de la poudrière du Moyen-Orient

by Nouvelles

2024-12-25 08:00:00

Israël, Liban, Iran et Syrie : 2024 du sang de la poudrière du Moyen-Orient

L’année 2024 a été largement marquée par les guerres et l’instabilité dans la plupart des pays de la région du Moyen-Orient : l’année qui est sur le point de se terminer a commencé avec le poids du conflit au sein de la bande de Gaza et se termine par de nombreuses autres crises en cours et récemment déclenchées. Enfin, le dossier lié à la Syrie a également connu ces dernières semaines des rebondissements inattendus et peu attendus. L’équilibre qui peut être établi au Moyen-Orient est donc marqué par des conflits et des problèmes anciens et nouveaux, une circonstance qui soulève de nombreuses questions également pour l’avenir. Et qui confirme la région du Moyen-Orient comme la plus turbulente de la planète.

Le conflit à Gaza

La tragédie humanitaire en cours dans la bande de Gaza a surtout pris forme en 2024. La guerre dans ces régions a éclaté à la suite de l’attaque sanglante menée le matin du 7 octobre 2023 par le Hamas sur le territoire israélien. La réponse de Tel Aviv est intervenue immédiatement après, mais, compte tenu également des jours de trêve de novembre 2023, c’est au cours des 12 derniers mois que le gouvernement de Netanyahu a mis en œuvre les phases les plus importantes du conflit.

Le tournant le plus important s’est produit le 16 octobre 2024, jour de l’assassinat du leader politique du Hamas Yayha Sinwar. Retrouvé non loin de Rafah, au sud de la bande de Gaza, l’homme recherché par les autorités israéliennes est décédé suite à l’effondrement du bâtiment dans lequel il avait trouvé refuge. Les images montrant Sinwar, blessé et assis sur une chaise, lançant un bâton sur un drone israélien resteront à jamais comme une preuve de l’époque.

Quelques semaines plus tôt, le 31 juillet 20214, c’est Ismail Haniyeh, le prédécesseur de Sinwar, qui avait été éliminé. Au Qatar depuis plusieurs années, l’ancien leader politique du Hamas a été tué dans des circonstances encore totalement élucidées à Téhéran, où il assistait à l’investiture du président iranien Massoud Pezeshkian.

D’un point de vue militaire, les troupes israéliennes ont occupé une grande partie de la bande de Gaza et ont créé des colonies militaires stables le long de deux axes : le couloir de Philadelphie, dans la zone sud, à la frontière avec l’Égypte, et le couloir de Netzarim, dans la partie centrale. de la Bande. Les dirigeants du Hamas ont été largement éliminés, mais l’organisation n’est pas définitivement vaincue : les derniers rapports des services secrets américains parlent d’un groupe désormais divisé en plusieurs cellules et sans sommet reconnu. Une circonstance qui facilite les déplacements et les décisions et qui rend actuellement impossible pour Israël d’annuler le mouvement islamiste.

La situation humanitaire est également préoccupante : 1,5 million de personnes déplacées internes vivent désormais dans la bande de Gaza, qui ont de moins en moins accès à la nourriture, à l’eau et aux services de base. Les morts depuis le début de la guerre s’élèvent officiellement à près de 50 000 personnes, mais certaines estimations parlent de plus de 110 000 victimes.

La guerre entre Israël et le Hezbollah

Mais le front le plus chaud, surtout au second semestre, a concerné le sud du Liban. Une grande partie de la population chiite libanaise est installée ici et les combattants du Hezbollah, le groupe paramilitaire allié de l’Iran, y sont donc très répandus. Plus armé et mieux équipé que le Hamas, fort d’une solide expérience de combat accumulée pendant la guerre civile syrienne, le Hezbollah a toujours représenté le groupe le plus redouté par Israël.

Après un crescendo de tension, marqué par des tirs de bombes de part et d’autre de la frontière israélo-libanaise, l’escalade tant redoutée s’est produite en septembre. En effet, entre le 17 et le 18 septembre, les services secrets israéliens ont saboté les pagers et les différents appareils mobiles fournis aux combattants du Hezbollah. Grâce à l’inclusion d’agents du Mossad dans le circuit de distribution des engins, les services de Tel-Aviv ont réussi simultanément à faire exploser les objets en question et à provoquer la mort ou la blessure de dizaines de miliciens. Cela a été suivi par des raids ciblés dans le sud du Liban et à Beyrouth contre les dirigeants de l’organisation. Le 27 septembre 2024, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été tué dans un attentat à la bombe impliquant un immeuble d’un quartier sud de Beyrouth.

L’armée israélienne est alors intervenue par voie terrestre, franchissant la frontière et pénétrant dans le sud du Liban sur plusieurs kilomètres. Au cours des combats, des bombes ont été tirées à plusieurs reprises par les deux camps contre les bases de la mission de l’ONU, la Finul. Ce n’est que le 27 novembre qu’un accord de cessez-le-feu a été conclu, également avec la médiation des États-Unis et de la France, prévoyant l’arrêt des raids et le retrait des soldats israéliens. En échange, l’armée libanaise devrait prendre la place occupée jusqu’à ces derniers mois dans la zone par les miliciens du Hezbollah.

Les allers-retours entre Israël et l’Iran

Les deux principaux conflits, celui de Gaza et celui du sud du Liban, ont eu un long écho capable d’atteindre diverses régions du Moyen-Orient. À commencer par le Yémen, où les rebelles chiites houthis pro-iraniens ont lancé à plusieurs reprises des missiles contre le territoire israélien. Cependant, la conséquence la plus importante de la mèche allumée entre Gaza et le Liban s’est produite avec les allers-retours directs entre Israël et l’Iran.

En désaccord depuis de nombreuses années sur le plan diplomatique, Tel-Aviv ayant pointé du doigt à plusieurs reprises Téhéran pour sa politique dans la région et pour son projet d’enrichissement de l’uranium, les deux parties sont arrivées en contact direct. Tout a commencé le 1er avril lorsqu’Israël a bombardé l’ambassade iranienne à Damas. Un acte considéré comme une violation de sa souveraineté par le gouvernement de la République islamique.

La réponse est donc arrivée entre le 13 et le 14 avril, l’Iran lançant des dizaines d’engins dont des drones et des missiles balistiques contre le territoire israélien. Grâce également à la défense garantie par les États-Unis et la Grande-Bretagne, les dégâts en Israël ont été très limités. Le deuxième épisode de ce type s’est produit le 1er octobre, lorsque Téhéran a lancé une nouvelle opération contre le territoire israélien en réponse à l’assassinat de Haniyeh et de Nasrallah.

À son tour, Israël a contre-attaqué en lançant des attaques sur certaines bases iraniennes le 27 octobre. Depuis, il n’y a plus eu d’échanges mais la situation reste très tendue. Jamais avant 2024 les deux pays n’avaient été confrontés à un véritable affrontement direct.

La chute d’Assad en Syrie

Et tandis que le monde regardait Israël et la situation entre Gaza et le Liban, soudain, à la fin de l’année, la question syrienne refait surface. La Syrie est en proie à une guerre civile sanglante depuis 2011, mais depuis plusieurs années, l’histoire est passée au second plan, principalement parce que l’armée régulière répondant aux ordres du président Bachar Al Assad avait reconquis, grâce à l’aide russe, toutes les principales villes du pays.

Les factions antigouvernementales, pour la plupart islamistes, ont longtemps été confinées à la seule province d’Idlib. Mais le 27 octobre, leur attaque soudaine permet une avancée rapide vers Alep, la deuxième ville du pays, qui tombe en 48 heures. L’armée syrienne, surprise, n’a pas pu réagir. En quelques jours, les islamistes, menés par l’organisation Hayat Tahrir Al Sham fondée par Mohammad Al Jolani, prennent Hama et Homs. Leur entrée à Damas, intervenue le 8 décembre, a marqué la fin du gouvernement d’Assad et du système de pouvoir du parti Baas, au pouvoir depuis 1970.

La défaite d’Assad est un point très négatif pour la Russie et l’Iran, principaux alliés de Damas jusqu’il y a quelques jours. Alors qu’au contraire, cela marque une victoire pour la Turquie d’Erdogan : au fil des années, Ankara a en effet soutenu les groupes islamistes protagonistes de cette opération éclair. Désormais s’ouvrent des scénarios marqués par une infinité d’inconnues, à commencer par la stabilité du pays arabe. Presque un dernier héritage que le sortant 2024 a voulu laisser au entrant 2025.



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