La guerre a été déclarée entre Jacob Zuma, l’ancien président sud-africain, et son parti, le Congrès national africain (ANC). Lors d’une conférence de presse, Jacob Zuma a attaqué le parti au pouvoir et son président, Cyril Ramaphosa, l’accusant d’être aux mains du « capitalisme blanc » et déclarant ne pas reconnaître sa famille politique. Il a annoncé qu’il ne ferait pas campagne pour l’ANC et qu’il ne voterait pas pour le parti lors des élections générales de l’année prochaine.
Publié le : 16/12/2023 – 22:44
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Avec notre correspondant à Johannesburg, Romain Chanson
Jacob Zuma n’a jamais accepté d’avoir été évincé de la présidence en 2018 suite à des accusations de corruption. En conséquence, l’ANC doit affronter une nouvelle crise alors que le pays célèbre la journée de la réconciliation.
Jacob Zuma a profité de cette journée pour régler ses comptes avec son parti et le chef de l’État. Il a déclaré que “l’ANC de Ramaphosa est le relai du capitalisme blanc”, “l’ANC de Ramaphosa a déclaré la guerre contre les professionnels et les intellectuels noirs” et que “faire campagne pour l’ANC de Ramaphosa serait une trahison”.
Jacob Zuma appelle donc à voter pour un nouveau parti, l’uMkhonto weSizwe (MK), reprenant le nom de l’ancienne branche armée de l’ANC. Mécontent, le parti au pouvoir a annoncé qu’il porterait l’affaire devant les tribunaux pour préserver ce nom qui lui appartiendrait.
Cette dissidence pourrait soustraire des voix précieuses au parti présidentiel, qui risque de perdre la majorité lors des élections de 2024, ce qui serait une première. Dans sa soif de vengeance contre le président Ramaphosa, Jacob Zuma est prêt à affaiblir son propre parti qu’il refuse pourtant de quitter. Il prétend mener une mission de sauvetage pour l’ANC, mais cela ressemble davantage à une campagne de déstabilisation.
