Jannik Sinner domine Grigor Dimitrov en finale du Masters 1000 de Miami

Intouchable. En ce moment, Jannik Sinner est le meilleur joueur du monde, comme Grigor Dimitrov l’a avoué avant de le retrouver en finale. L’Italien l’a prouvé sur le court ce dimanche en finale du Masters 1000 de Miami en ne laissant aucune chance au Bulgare qu’il a sèchement dominé en deux sets (6-3, 6-1) et 1h13 de jeu au Hard Rock Stadium. La troisième finale en Floride a ainsi été la bonne pour Sinner qui a remporté son 13e titre, le 2e en Masters 1000 et surtout le 3e déjà en 2024 en quatre tournois. En conséquence, il sera numéro 2 mondial lundi pour la première fois de sa carrière, dépassant Carlos Alcaraz.

À ce niveau, il n’a pas d’égal. Du moins pas cette saison, pour l’instant. Jannik Sinner l’avait déclaré en conférence de presse: il ne se fera plus prendre et il gérera beaucoup mieux cette finale que ses deux précédentes en Floride. Porté par un tennis d’une qualité et d’une précision impressionnantes auxquelles s’ajoute une grande confiance, il s’est montré aussi impitoyable pour Grigor Dimitrov qu’il l’avait été face à Daniil Medvedev en demi-finale.

Vainqueur éclatant de Carlos Alcaraz et Alexander Zverev aux tours précédents, le Bulgare ne s’est pourtant pas présenté de l’autre côté du filet en victime expiatoire. Il a même fait la meilleure impression dès le départ, obtenant la première opportunité de break à 2-1. Malheureusement pour lui, sur cette occasion, il a manqué de peu son coup droit décroisé. Une fois revenu à hauteur, Sinner a enclenché la seconde: il a commencé son travail grâce à sa longueur et son lourd bal sur le revers adverse. Il a surtout été efficace sur sa deuxième occasion de break, marquant Dimitrov au filet d’un superbe passing coup droit le long de la ligne (3-2).

À partir de là, la finale a changé de ton. Non pas que Dimitrov ait abandonné, mais Sinner, lui, s’est envolé. Dans sa bulle, l’Italien n’a pratiquement rien raté. Sa puissance a été préjudiciable à son adversaire, qui a également payé physiquement tous ses efforts de la semaine. Mais il a également décontenancé le Bulgare par sa défense et ses qualités de contre-attaque pour inverser la dynamique des échanges où son adversaire était pourtant le premier agresseur. À cet égard, le premier set, un passing de revers millimétré le long de la ligne, a parfaitement illustré la tendance.

Regard sombre, poing serré, Sinner était sur une autre planète. Et logiquement, l’écart s’est creusé dans le second acte, l’Italien finissant en trombe en remportant les cinq derniers jeux. Dimitrov a pourtant fait preuve de mérite: il n’a vraiment abandonné qu’à 6-3, 4-1. Avant cela, il a aussi régalé par quelques fulgurances notamment en revers long de ligne ou en toucher à la volée. Mais contraint de prendre la balle en demi-volée en fond de court, il a fini par dérailler.

Fermement concentré sur son objectif, Sinner a donné l’impression jusqu’au bout de guider ses balles avec une précision stupéfiante (seulement 9 fautes directes), à l’image de son dernier revers gagnant. Vainqueur de 22 de ses 23 premiers matchs de la saison, il s’affirme chaque semaine de plus en plus comme le nouvel homme fort du tennis mondial. Reste à savoir s’il parviendra à transposer cette domination du dur sur la terre battue, sa surface la moins performante. Vu sa forme actuelle, son niveau constant sans jamais en faire trop, l’hypothèse est difficile à ignorer.