JD Vance : d’un anti-Trumpiste furieux à vice-président de Trump. Article de John Nichols – Instituto Humanitas Unisinos

“O parti républicain n’est plus le « parti de Lincoln», pas même le « parti de Reagan ». Ce n’est même plus un parti politique au sens conventionnel du terme. Il s’agit d’une filiale de la Trump Organization, un culte de la personnalité qui accueille dans son sein les hérétiques rampants. Tant qu’ils sont prêts à renoncer à leur ancienne foi et à prêter allégeance au Parti Trump“, il écrit John Nicholsdans un article publié par Nouvelle sociétéjuillet 2024.

John Nichols est journaliste à La nation. Il a écrit, co-écrit ou édité plus d’une douzaine de livres couvrant des sujets allant de l’histoire du socialisme américain et du Parti démocrate aux analyses des systèmes de presse.

Voici l’article.

L’homme que Trump a choisi comme candidat à la vice-présidence était autrefois le plus grand partisan de « Trump de tous les temps ». Désigné candidat à la vice-présidence, Vance a une trajectoire sinueuse et accommodante.

Joe Biden je n’ai jamais parlé aussi durement de Donald Trump comme J. D. Vancedu moins en public.

Atout a choisi lundi le sénateur de Ohio comme candidat à la vice-présidence pour les élections de novembre 2024. Mais il n’y a pas si longtemps, Vance était un critique féroce de Trump. Peut-être même le plus féroce. ‘Je suis du genre à dire Trump, jamais“, a annoncé Vance à l’automne 2016, lorsqu’il est apparu que le démocrate Hillary Clinton gagnerait la présidence. Il n’était pas seul. À cette époque, de nombreux républicains s’opposaient à Trump. Mais Vance a monté le volume sur le « Trump, jamais », qualifiant le candidat républicain d’« idiot ».

Peu de critiques de Atout et le Trumpisme étaient plus viscéraux que Vance en 2016. Dans un article publié par L’Atlantique en juillet de la même année, Vance, qui avait écrit sur l’addition dans son livre à succès ‘Hillbilly Elegy : Mémoires d’une famille et d’une culture en crise‘, décrit Atout comme « héroïne culturelle ». Dans son article intitulé Opioïde des massesa déclaré : « Pour beaucoup, Donald Trump leur fait du bien, mais il ne peut pas résoudre la crise sociale et culturelle croissante du monde. États Uniset la chute finale sera dure ».

Dans une interview accordée en août 2016 à Radio publique nationale (Radio Nationale Publique), Vance, qui se positionnait à l’époque comme le porte-parole des électeurs ruraux qui se sentaient abandonnés par les deux grands partis, a rejeté le populisme cynique et milliardaire de Trump. “Je pense que c’est nocif et que cela entraîne la classe ouvrière blanche dans une situation très sombre”, a-t-il prévenu. Mais ce n’était pas l’opinion la plus sévère de Vance. Quand Atout en lice pour l’investiture républicaine en 2016, Vance a écrit dans un message texte qui a ensuite été divulgué à la presse : « Je ne suis pas sûr que Trump soit un idiot cynique comme [Richard] Nixon et ce ne serait pas si mal (et pourrait même être utile) ou s’il était le Hitler des États-Unis‘.

Après que le samedi 13 juillet, l’ancien président ait été abattu lors d’un rassemblement à Butler, Pennsylvaniede nombreux Républicains n’ont pas tardé à suggérer que les Démocrates avaient incité au possible Le tueur de Trump avec sa critique du 46e président. Vance était en tête du peloton, déclarant quelques heures seulement après la fusillade : « Ce qui s’est passé aujourd’hui n’était pas un incident isolé. Le principe central de la campagne Biden est que le président Donald Trump C’est un fasciste autoritaire qu’il faut arrêter à tout prix. Cette rhétorique a conduit directement à la tentative d’assassinat du président Trump.»

Il ne fait aucun doute que la campagne Biden a tenu des propos durs à l’égard Atout. Cette année, après que Trump ait republié une référence à la « création d’un Reich unifié’, Biden a exprimé son inquiétude en disant : « C’est le langage de Hitlerpas celui de États Unis“. Mais le président actuel ne s’est jamais demandé à voix haute si Trump pouvait réellement être « le Hitler américain ». Biden n’a jamais non plus comparé Trump à l’héroïne et aux opioïdes addictifs. J. D. Vance qui l’a fait.

Alors, comment Vance est-il devenu colistier de Atout? En fait, il fait campagne pour ce poste depuis des années, dans le cadre de l’un des exercices les plus cyniques de l’histoire politique américaine.

Avocat d’entreprise et capital-risqueur, Vance est devenu célèbre pour un livre dans lequel il prétendait révéler la véritable histoire de la classe ouvrière dans les zones rurales des États-Unis. États Unis (bien qu’ayant grandi dans une ville de taille moyenne et diplômé de Faculté de droit de Yale et a passé la majeure partie de sa vie adulte à se lier d’amitié avec des milliardaires du nord de la Californie). Vance n’est retourné dans son Ohio natal qu’en 2017.

Il revient avec des ambitions politiques et commence rapidement à se positionner comme le « mini-moi » de Atout: un populiste milliardaire qui aimait faire des déclarations grossièrement raciste et xénophobe qu’il avait auparavant condamné chez son désormais bienfaiteur politique. C’était un exercice pathétique qui illustrait exactement le genre d’opportunisme politique que Vance prétendait mépriser. Et cela ne l’a certainement mené nulle part au début de sa campagne au Sénat.

Les républicains de l’Ohio ont montré peu d’intérêt pour sa candidature. Vance. Même après plusieurs années passées à travailler sur les circuits locaux des dîners de fête et à assister aux réunions du parti conservateur, Chillicothe un Ashtabula, et même après que son ancien patron, le milliardaire Peter Thiel, ait investi plus de 10 millions de dollars dans une campagne publicitaire pour promouvoir sa candidature, Vance semblait perdre du terrain. Trois semaines avant les primaires du 03-05-2022, son pourcentage dans les sondages atteignait à peine 10% des voix, se classant au cinquième rang des candidats républicains. Malgré sa renommée et l’importante contribution financière de ThielVance semblait voué à l’échec.

Mais les choses ont changé lorsque, le 15 avril, Atout prise en charge Vancel’homme qui a un jour qualifié l’ancienne star de télé-réalité de « fraude totale » et potentiellement de « Hitler des Etats-Unis’. Trois autres candidats de Ohio ils ont imploré le soutien de Trump, mais Vance les a vaincus en faisant ce qui plaît le plus à l’ancien président : s’abaisser et se repentir. Vance a nettoyé son compte Twitter (en supprimant les messages anti-Trump comme celui qui disait : « Dans quatre ans, j’espère que les gens se souviendront que c’était nous, qui sympathisions avec les électeurs de Atoutque nous nous sommes battus plus agressivement contre lui’) et sommes allés à Fox News s’excuser explicitement d’avoir offensé le cher leader.

La tournée de repentance satisfaite Atout. Peu importe que l’ancien président connaisse à peine le candidat qu’il soutient, ou qu’il confonde parfois le nom de son choix lorsqu’il déclare à la foule lors d’un rassemblement dans l’Ohio : « Nous soutenons JPdroite? JD Mandel, et il se porte très bien.

Josh Mandell’ancien trésorier de l’État de l’Ohio qui était le favori de la course lorsque Atout prise en charge Vance, avait tout fait pour gagner les faveurs de l’ancien président. Et pour cause. Après que Trump ait choisi la renommée et la flagornerie de Vance plutôt que son expérience et sa vision conservatrice plus cohérente, Mandel, la dispute prend une tournure rapide et dramatique. En quelques semaines, Vance est passé de la cinquième à la première place. Il a obtenu l’investiture républicaine et, six mois plus tard, il était sénateur de Ohio.

Il est désormais le candidat républicain à la vice-présidence.

Pourquoi? Pourquoi J. D. Vance compris ce que certains républicains et de nombreux experts ne comprennent toujours pas. Ô parti républicain n’est plus le « parti de Lincoln», pas même le « parti de Reagan ». Ce n’est même plus un parti politique au sens conventionnel du terme. Il s’agit d’une filiale de la Trump Organization, un culte de la personnalité qui accueille dans son sein les hérétiques rampants. Tant qu’ils sont prêts à renoncer à leur ancienne foi et à prêter allégeance au Parti Trump.

Remarque : La version originale de cet article en anglais a été publiée dans La nation le 16/07/24. Traduction: Mariano Schuster.

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