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Je n’étais plus rien, plus personne : L’histoire d’une femme qui surmonte le cancer du sein

Je n’étais plus rien, plus personne : L’histoire d’une femme qui surmonte le cancer du sein

Elle souhaite turner la page… Celle d’une histoire qui lui a volé un an de sa vie : “Je n’étais plus rien, plus personne”, livre Laetitia, une femme de 41 ans de Draguignan. Alors que l’opération Octobre rose débute, elle nous ouvre les portes de sa maison. L’objectif est de sensibiliser sur le cancer du sein, à tout âge. Après avoir publié un livre, passé à la télévision et fait l’objet d’un article dans un magazine, cette mère de famille souhaite se confier “pour la dernière fois” précise-t-elle, sur cette période désenchantée qui a envahi son quotidien.

Une douleur dans la poitrine
Tout a commencé en octobre 2012 : “J’ai quitté mon poste de fonctionnaire à Dijon pour revenir chez mes parents, à Draguignan. Je voulais passer un CAP pâtisserie et ouvrir mon propre salon de thé, sourit Laetitia. J’adore pâtisser !” Elle a d’abord trouvé un emploi salarié dans une association niçoise. À l’époque, son compagnon était en formation à Toulouse. “À 30 ans, on n’a pas de cancer du sein” Quelques semaines plus tard, elle ressent une boule dans son sein gauche. C’est douloureux et palpable : “Personne ne dans notre famille n’a été touché par le cancer, ça ne me parlait pas” continue-t-elle, assise sur le canapé gris du salon. Elle consulte un gynécologue à Fréjus : “À 30 ans, on n’a pas de cancer du sein, et un cancer ne fait pas mal !” lui dit-il. Il s’agit d’un fibrome, à enlever seulement s’il devient “gênant avec le soutien-gorge”. Deux mois après un traitement local, la boule grossit : “Je n’imaginais toujours pas que c’était un cancer, j’ai dû le nier…” suppose la jeune femme. À la demande d’une chirurgienne niçoise, elle montre sa mammographie… qui n’a pas été prescrite. “C’est grave, vous avez un cancer de grade 3” Enfin, l’examen est réalisé et elle est opérée en ambulatoire pour enlever un double fibrome. Mais alors qu’elle séjourne chez une amie à Dijon, elle reçoit un appel : “Il faut rentrer, c’est très grave.” De retour à Nice avec sa mère, son médecin lui annonce qu’elle est atteinte d’un cancer de grade 3, et qu’elle doit être opérée en urgence. “Ma vie m’échappe, je ne la contrôle plus” Soutenue par ses proches, Laetitia, assistante sociale de formation, fait face. Son compagnon est à ses côtés : “Tu coules, je coule avec toi… On est dans le même bateau”. Le 6 mars 2013, c’est “la journée de l’enfer”, se souvient Laetitia. L’équipe médicale bienveillante du Centre Antoine Lacassagne à Nice l’informe des effets secondaires de la maladie. “Comme j’habite loin, on me dit tout d’un coup. On m’annonce que je ne vais plus rien contrôler, que je vais perdre mes cheveux. Mes cheveux sont magnifiques ! Avec mes dents, c’est mon critère de beauté !”, dit-elle en souriant avec ses magnifiques cheveux bruns. C’est le moment où ma vie m’échappe, je ne la contrôle plus”. Laetitia pleure, elle craint le pire pour sa féminité. Le chirurgien niçois la rassure : “Je ferai tout ce que je peux pour vous guérir”. “Le chirurgien m’a sauvé la vie” L’intervention a lieu le 14 mars. En se réveillant, lorsqu’elle pose ses mains sur sa poitrine, c’est un soulagement. Toute la chaîne ganglionnaire a été retirée, sans enlever les seins. “Le chirurgien a trouvé un ganglion supplémentaire métastasé, il est allé le chercher loin. Je suis convaincue qu’il m’a sauvé la vie”. Ce même jour, elle fait la connaissance de sa psychologue, une de ses “plus belles rencontres” dira-t-elle. La perte “douloureuse” des cheveux Laetitia commence alors à écrire un journal qu’elle publiera sous forme de livre l’année suivante. “Je n’arrivais pas à parler, donc j’écrivais tous les jours”. Éprouvée, elle coupe les liens téléphoniques et ne communique plus que par e-mails et messages. Mais certaines de ses amies prennent leurs distances… Ont-elles été effrayées par la maladie ? “Ma meilleure amie ne m’a plus jamais écrit. Je me suis sentie seule, abandonnée. Mais j’ai compris plus tard que même si j’avais eu dix millions de personnes autour de moi, je me serais toujours sentie seule”. Les séances de chimiothérapie -dont elle ne connaîtra l’efficacité qu’à la fin du traitement- lui font prendre 25 kg. Et puis vient la redoutée perte de cheveux. “Le pire, quand ils tombent, c’est que ça gratte et ça fait mal !” dit-elle en détail. Elle est submergée par l’émotion lorsqu’elle évoque le moment où, chauve, elle fait face aux regards de ses parents : “C’est la première fois que je vois mon père pleurer”. Les yeux brillants, elle continue : “Dans le miroir, je vois une ligne noire. Plus de cils, juste un regard sans expression”. “J’ai été déshumanisée” Les mots de réconfort tels que “bon courage” prononcés par son entourage la font réagir : “Ce n’était pas une question de courage, mais de survie !” s’exclame-t-elle. Ensuite, elle commence ses 33 séances de radiothérapie fin août à Mougins. Les allers-retours l’épuisent : “Arrêtez de pleurer, je ne vais pas m’en sortir”, lance une infirmière. “Je comprends que je la retarde, alors qu’elle doit irradier 60 paires de seins” se rappelle Laetitia, “j’ai eu l’impression d’être une côte de bœuf…J’ai été déshumanisée”. Le 17 octobre 2013, “enfin”, la dernière séance arrive et un traitement hormonal est prescrit : “C’est fini, me dit le cancérologue, à dans six mois”. La joie est mêlée de confusion
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2023-10-02 08:11:00

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