«Je suis devenu Pape pour Bellocchio et D’Annunzio pour Martone»- Corriere.it

«Je suis devenu Pape pour Bellocchio et D’Annunzio pour Martone»- Corriere.it

2023-06-26 21:57:55

De Stefania Ulivi

L’acteur a remporté le ruban d’argent pour «Kidnapped»: «L’espacement est une force»

«Pour Marco Bellocchio j’avais déjà fait en Gagner le commissaire préfectoral fasciste Bernardi qui adopte le fils que Mussolini a eu d’Ida Dalser, aumônière de la prison de Extérieur de nuit. Ici, il m’a promu pape, un beau parcours». Il a laissé sa marque Paolo Pierobon avec le Pie IX qu’il interprète dans “Kidnappé”, le film sur l’histoire du petit Edgardo Mortara, qui a remporté sept Nastri d’argento 2023 dont le sien, du meilleur acteur dans un second rôle. Veneto, né en 1967, militantisme corsé au théâtre, parmi les acteurs préférés d’Eimuntas Nekrosius et de Luca Ronconi. « J’ai retrouvé Marco plusieurs fois à la fin du spectacle. C’est un réalisateur très attentif au travail des comédiens. Ses sets sont uniques, plutôt silencieux avec une concentration de répétition».

Comment avez-vous donné vie à Pie IX, le dernier souverain des États pontificaux ?

«Je me suis laissé guider presque hypnotiquement par un tableau de Francis Bacon, l’étude pour le portrait d’Innocence X inspirée à son tour de celle de Velasquez. Ces papes hurlants mais silencieux, ces contours mal définis m’ont aidé».

Un personnage complexe pour un film complexe qui traite de thèmes tels que l’antisémitisme, les dogmes religieux, les abus et les abus de pouvoir. Après les bonnes critiques à Cannes, il rencontre également les faveurs des spectateurs.

« Nous sommes ravis du succès et de l’attention. C’est une histoire à la Dickens, l’enlèvement d’un enfant à sa famille, ça a le caractère d’un roman populaire, mais en même temps on retrouve des thèmes chers à Marco, on peut encore y penser comme du cinéma expérimental. Il vit une jeunesse artistique renouvelée».

Vous les acteurs, Gifuni, Ronchi, Alesi, semblez artistiquement captivés par lui.

«C’est un metteur en scène qui change d’acteurs, cultive les relations, écoute. Il est entouré d’une affection très réciproque. S’il vous choisit, vous remarquez toute son attention envers vous que vous n’aviez peut-être pas captée auparavant”.

Comment est-il devenu acteur ?

«Je viens de Castelfranco Veneto, mais j’ai passé les 5 premières années de ma vie à Pisticci, près de Matera. C’est vrai que les Vénitiens sont les sudistes du nord, mon père a émigré vers le sud, chez Mattei’s Eni. Acteur pourquoi ? J’utilise un terme du XIXe siècle, j’ai ressenti un appel, peut-être à surmonter l’insécurité qui est un grand atout pour un acteur. Je suis donc arrivé à l’école Paolo Grassi».

Est-il vrai que pour subvenir à ses besoins, il passait aussi des soirées dans des clubs échangistes ?

“Très vrai. À l’époque, ils devaient démontrer qu’ils étaient des centres culturels et mettre en scène des émissions de «couverture» dans lesquelles ils appelaient de vieux humoristes ou nous, des écoliers. Très beckettienne, tu es entrée dans le noir et ressortie dans le noir, par la porte de derrière avec 50 000 lires et tu n’as deviné que sur les canapés».

Filippo De Silva de «Squadra antimafia», a donné sa popularité à la télévision.

« Relancé depuis le confinement lors de la rediffusion de la série. C’est un méchant sui generis, on ne sait pas trop avec qui il est, un peu avec la mafia et un peu avec l’État».

Encore plus complexe aura été le Berlusconi des séries télévisées « 1993 » et « 1994 ».

«Pour l’interpréter, j’ai pensé au dicton de Giorgio Gaber, le Berlusconi en vous. J’ai essayé d’étudier le plus authentique qui sort des écoutes téléphoniques, où il ne sait pas qu’il est filmé ou enregistré. Changer de voix, de ton, mais toujours jazz. J’ai essayé d’inventer la personne loin des caméras. Le fait commun est l’extrême vitalité, le tapageur, l’envie de séduire en permanence, comme un autre personnage que j’ai incarné, le D’Annunzio de “Ici je ris” de Martone”.

Au cinéma il rencontre Salvatores, Martone, Virzì, mais aussi la comédie de Zalone.

« Pouvoir vagabonder est une force. Le lien le plus profond, en plus de Bellocchio, est avec Andrea Segre avec qui j’ai fait “L’odeur des choses”, “Bienvenue Venise”».

“Toujours, je n’abandonne jamais. Maintenant, j’ai un texte sur De Gasperi en préparation».

26 juin 2023 (changement 26 juin 2023 | 20:57)



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