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«Je suis schizophrène et j’aime ma folie» d’Elena Cerkvenič. La critique de Pietro Pellegrini. – Forum sur la santé mentale

by Nouvelles

2024-11-26 12:48:00

Franco Basaglia soutient que « pour affronter réellement la « maladie », nous devons pouvoir la rencontrer en dehors des institutions, c’est-à-dire non seulement en dehors de l’institution psychiatrique, mais en dehors de toute autre institution dont la fonction est d’étiqueter, de codifier et de fixer des situations figées. rôles ceux qui leur appartiennent. Mais il existe bien un extérieur sur lequel et à partir duquel nous pouvons agir avant que les institutions ne nous détruisent.trouver?” Si Franco Basaglia avait pu lire le livre d’Elena Cerkvenič, il aurait probablement répondu par l’affirmative.

Elena C.réveillez-vousenič avec un texte simple, agréable à lire, structuré comme un journal intime nous le permet entrer dans sa vie, qui contient la santé et la maladie. Si l’institution s’est déshistoricisée, déresponsibilisée et avec l’internement détruit tout autre rôle, l’auteur nous montre en détail et dans la vie quotidienne comment il est possible de vivre les troubles, d’y faire face, d’essayer de maintenir la subjectivité, la dignité et les responsabilités familiales et sociales, les liens avec leur racines culturelles.

Il nous montre également comment le passage de la santé au désordre et vice versa peut se produire avec une relative facilité, de manière fluide, avec une perméabilité aux détails, événements apparemment minimes. Une psychopathologie faite de sensibilités élevées peut-être uniquement féminines, dirait Eugenio Borgna, où la saillance des différents événements et expériences les caractérise de manière variable et toujours très personnelle. C’est là une relation avec le monde extérieur capturée dans ses moindres détails, dans l’ordre et la ritualité qui protègent et rassurent. Tout sauf un monde étranger, même lorsque surgit une souffrance qui prend la forme d’un black-out, d’une perte du sens de la présence, de la compréhension de ce qui se passe jusqu’à de nouvelles réalités. L’histoire est véritablement un don pour construire une psychopathologie de la vie quotidienne dans le monde réel par rapport à celle, datée, d’origine encore institutionnelle.

Si, comme l’écrit Jung, « tout ce qui se passe dans le macrocosme se produit aussi dans les recoins de l’âme », le livre nous montre comment cela peut se produire et comment se produisent le transitivisme et l’usurpation d’identité.

L’importance de la maison est soulignée dans plusieurs passages du texte et la manière dont une maison se construit autour du corps et est essentielle à la subjectivation. Le soin de soi et des détails, l’ordre, l’importance soulignée à plusieurs endroits du verre d’eau. L’acceptation de la pathologie et du traitement qui deviennent des parties de soi et ne coïncident jamais avec la personne. Ensuite les relations avec son mari et son fils sont elles aussi riches en nuances mais aussi en épreuves de patience et de résilience.

Pour le rétablissement, il est prouvé à quel point il est important d’avoir des engagements et de maintenir ses motivations et ses intérêts. Tout n’est rendu possible que par la présence de soignants et de services. Ils sont la base sûre, le port qui accueille même en cas d’urgence. Avec de la présence, des attitudes et de la gentillesse, des paroles mesurées qui font du bien, le trouble devient quelque chose de commun, de partagé qui existe aussi bien dans le monde réel qu’interne.

Pour cette fonction d’accompagnement, il est important d’assister et de détecter leur présence réelle : pouvoir voir les services quand on va bien rassure qu’ils seront également là quand on est malade. Les remettre en question, les affaiblir, les vider risque de faire souffrir les gens car en plus des actions réelles, les services ont une fonction psychologique car ils gardent les gens à l’esprit et sont conçus par eux. Une indication précise de soins basés sur les relations, le consentement, la confiance, la responsabilité, la liberté et l’espoir plutôt que sur la retenue et les méthodes coercitives.

L’évocation d’activités professionnelles, avec d’éventuelles frustrations, et le désir de promouvoir la culture slovène sont des signes de vitalité, de motivations qui aident à se ressourcer, à retrouver du sens. Cela se produit également dans les activités de groupe et l’entraide. Un très beau livre, très utile pour les professionnels, surtout les plus jeunes qui, formés à l’apprentissage des troubles avec le DSM, peuvent trouver une histoire riche et profonde racontée par ceux qui souffrent. Les membres de la famille et les utilisateurs peuvent trouver un témoignage réalisable.

Un remerciement et un message de soutien et de sensibilisation aux opérateurs qui, face aux nombreuses exigences quotidiennes, vivent principalement les aspects problématiques et négatifs, négligeant parfois la pertinence du changement intervenu et plus encore l’étendue du patrimoine encore présent.

Comme l’écrit Peppe Dell’Acqua dans la postface, “le travail que nous faisions était devenu inconnaissable pour lui-même”. Il appartient donc à nous tous de rappeler son importance. Enfin, un message également destiné aux politiques et aux décideurs administratifs, car la santé mentale et les services 180 sont véritablement un bien commun à protéger et à promouvoir.



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