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Je vais vous expliquer pourquoi l’économie allemande grince

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Je vais vous expliquer pourquoi l’économie allemande grince

La véritable tempête économique a frappé l’Allemagne en 2023. Analyse de Giuseppe Liturri.

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C’était un lundi noir pour l’Allemagne et pour Berlin. Plus de 10 000 agriculteurs équipés de 5 000 tracteurs et le chaos inévitable des déplacements urbains ont convergé vers la capitale. Dans les mêmes heures, ont été publiées les données préliminaires du PIB pour le quatrième trimestre et l’ensemble de l’année 2023. Un double -0,3% (variation entre le quatrième et le troisième trimestre et entre 2023 et 2022) a officiellement confirmé que l’Allemagne est la seule. L’économie avancée devrait clôturer l’année 2023 en déclin et, d’ici 2024, elle pourrait rester en queue de peloton des 20 pays de l’OCDE, juste devant l’Argentine. Une récession ne peut pas être officiellement déclarée simplement parce que les données du troisième trimestre ont été révisées à la hausse de -0,1% à 0. A ces données s’est ajoutée il y a quelques jours l’inflation qui s’élevait à 3 en décembre, soit 8% (contre 2,9% au mois de décembre). zone euro et 0,5% en Italie).

L’AVENIR DE L’ALLEMAGNE, DE LA ZONE EURO ET DE L’ITALIE

Il est clair que de telles données soulèvent d’importantes questions sur l’avenir des Allemands, celui de l’ensemble de la zone euro et de l’Italie en particulier. Nous parlons d’un pays dont le PIB (aux prix courants) représente 29 % de celui de la zone euro, dont il est la première puissance manufacturière. 25 % de l’ensemble des exportations de la zone euro vers le reste du monde ont quitté l’Allemagne au cours des 11 premiers mois de 2023.

Au cours de la même période, l’Allemagne a réussi à réaliser un excédent commercial avec le reste du monde de 221 milliards, alors que l’ensemble de la zone euro s’est arrêté à 49 milliards.

Les chiffres relatifs au commerce avec l’Italie sont encore plus impressionnants. En 2022, 77 milliards d’exportations contre 89 milliards d’importations. 28 % des marchandises expédiées par l’Italie vers l’UE ont abouti en Allemagne. Et 31 % des importations intra-UE provenaient de Berlin.

Même si la balance commerciale est structurellement déficitaire et donc jusqu’à présent, c’est nous (et depuis quelques années surtout le reste du monde) avec notre demande de biens qui avons tiré le PIB allemand, avec tout le respect que je vous dois. pour ceux qui ont toujours parlé de « locomotive », il est indéniable que 77 milliards de nos exportations, et donc de la demande et de la consommation allemandes, pourraient subir un ralentissement important.

LA TEMPÊTE PARFAITE

La tempête parfaite a frappé l’Allemagne en 2023. Inflation supérieure à la moyenne de la zone euro, hausse des coûts des produits énergétiques, hausse des salaires, trou de 60 milliards dans le budget fédéral causé par l’arrêt du tribunal de Karlsruhe qui a empêché le détournement des fonds alloués au confinement, faiblesse de la demande mondiale et donc ralentissement du puissant élan qu’elle reçoit des exportations, hausse des taux d’intérêt.

Tous les aspects structurels qui constituaient le moteur sur lequel l’Allemagne avait bâti la croissance des vingt dernières années ont simultanément changé de direction. Et la question de l’Allemagne en tant que « malade » de l’Europe a de nouveau refait surface dans les agences internationales, comme cela s’est produit dans la période post-unification du début des années 1990.

L’énorme différence avec ces années-là est qu’aujourd’hui l’Allemagne fait partie (en grande partie) de l’euro. Et une telle divergence dans l’évolution des principales données macroéconomiques de l’Allemagne par rapport à d’autres partenaires européens remet directement en question la BCE et la Commission.

La première parce qu’elle doit choisir dans quelle direction orienter toute sa (unique) boîte à outils, c’est-à-dire les taux d’intérêt et la liquidité offertes au système bancaire. Et quelles données devra-t-elle observer et quels objectifs devra-t-elle poursuivre, ceux de l’Allemagne, de l’Italie ou de la France ? Doit-il envisager une inflation de 3,8 % en Allemagne ou de 0,5 % en Italie ? Les écarts sont si importants que, quoi que fasse Christine Lagarde, cela générera une instabilité financière dans un (ou plusieurs) des trois principaux pays de la zone euro.

LES CAS DE FAILLITE AUGMENTENT

L’augmentation des cas de faillite montre que quelque chose grince déjà à Berlin. Comme le rapporte le Temps Financier, au cours des 10 premiers mois de 2023, il y a eu une augmentation de 24 % par rapport à 2022 et pour 2024, une autre augmentation de 30 % est attendue. Les entreprises allemandes ont tout simplement du mal à répercuter sur leurs clients les hausses de coûts (énergie, salaires notamment) qui se sont soudainement manifestées à partir de 2022.

L’Association des assureurs allemands a signalé une augmentation massive des retards de paiement, les créances impayées ayant augmenté de 44 % par rapport à 2022.

Mais la BCE n’est pas la seule à être sous le feu des projecteurs. La Commission doit en effet protéger l’intégrité du marché unique, qui est en danger lorsqu’un partenaire aussi important est en difficulté. En effet, la tentation est forte de le faire soi-même sans respecter les règles de coordination des politiques budgétaires (l’affaire des fonds extrabudgétaires en est un exemple sensationnel) et, surtout, les règles en matière d’aides d’État.

La liste des « exceptions » en faveur de l’Allemagne est très longue. Enfin, la semaine dernière est arrivée l’annonce de l’approbation par la DG Concurrence de Bruxelles d’une subvention (902 millions d’euros) du gouvernement allemand à une entreprise suédoise pour construire une usine de batteries en Allemagne, exploitant pour la première fois une règle qui permet d’aider à être accordée aux entreprises, afin d’éviter que les investissements ne soient détournés vers les États-Unis, attirés par les 783 milliards de dollars d’incitations de l’Inflation Reduction Act de Joe Biden.

Mais cela implique la destruction progressive du marché unique et constitue, avec d’autres instruments, quelque chose de similaire à ce qu’on appelait, avant l’euro, une dévaluation « compétitive » de la monnaie.

Aujourd’hui, avec l’euro, le risque est celui de nuire au marché unique et aux autres partenaires européens. L’atout le plus précieux de l’UE.

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2024-01-20 09:18:00
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