Jean-Guy Talbot, le premier mentor de Gilbert Perreault

Joint par Le Nouvelliste tôt vendredi matin, Gilbert Perreault n’a pas hésité à rendre hommage à M. Talbot, décédé jeudi soir à l’âge de 91 ans.

«Jean-Guy, c’était un gars tout le temps heureux. Il était tellement jovial. Il était toujours positif et il amenait beaucoup d’ambiance au sein d’une équipe de hockey. Je l’ai retrouvé dans les légendes après ma carrière et il n’avait pas changé. C’était vraiment un homme agréable. Il avait une belle personnalité», s’est remémoré Perreault.

Aux yeux du Victoriavillois, membre du Temple de la renommée du hockey depuis 1990, le natif du Cap-de-la-Madeleine a joué un grand rôle dans ses débuts à Buffalo au cours de la saison 1970-1971. Il faut comprendre que les Sabres étaient alors une nouvelle équipe d’expansion dans la LNH. Ils avaient donc besoin de vétérans aguerris pour inculquer une culture solide dans le vestiaire.

Quoi de mieux que d’ajouter un défenseur comme M. Talbot avec 1056 matchs dans la LNH, gagnant de sept titres de la Coupe Stanley avec le Canadien de Montréal? C’est d’ailleurs avec les Sabres que le Madelinois a disputé les 57 dernières parties de sa carrière au moment où Perreault était une jeune recrue.

«C’est évident que Jean-Guy a joué un grand rôle. J’avais 20 ans à l’époque. Dans notre vestiaire, nous avions plusieurs joueurs de 36 à 38 ans. Jean-Guy est arrivé (de St. Louis) avec Phil Goyette. Ces gars m’ont beaucoup aidé. Je m’amenais de Belleville (Canadiens junior) et je n’avais aucune expérience. J’ai été entouré par des gars comme Jean-Guy.»

Même s’il est considéré comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire du hockey avec ses 1326 points en 1191 matchs, Perreault était assurément un fervent partisan de Talbot et de la dynastie du Canadien qui a remporté cinq fois de suite la Coupe Stanley à la fin des années 50.

Toutes ces années plus tard, Perreault ne se gêne pas pour dire que cette grande équipe du Canadien, menée par Maurice Richard, Jean Béliveau, Doug Harvey, Jacques Plante et Talbot notamment, était composée de ses héros de jeunesse.

«Nous avons souvent discuté de ça (cette dynastie). C’était nos héros. Jean-Guy et moi avons pratiquement 20 ans de différence. Je les ai donc regardés jouer avec le Canadien. C’était l’équipe du Québec. Je les ai connus un peu plus tard. C’était un honneur de rencontrer ces hommes.»

Une fois leur carrière respective terminée, Talbot et Perreault ont eu le bonheur de se côtoyer à quelques reprises, notamment dans le cadre de tournées d’anciens joueurs de la LNH. Ils ont également eu la chance de prendre part à des tournois de golf à Victoriaville ensemble au fil des années.

«Jean-Guy, c’était le capitaine des anciens. J’ai eu beaucoup de plaisir avec lui. Il aimait vraiment la vie.»

— Gilbert Perreault

La dernière fois que les deux hommes s’étaient croisés, c’était dans des circonstances un peu plus triste, soit aux funérailles de l’épouse de Perreault il y a près de six mois. Malgré ses 91 ans et une santé fragile, Talbot avait tenu à aller présenter ses condoléances à son vieil ami.

Un rappel que les liens qui se créent dans un vestiaire de hockey sont précieux toute la vie.

Le premier entraîneur de Lucien Deblois

Pour l’ancien attaquant de la LNH Lucien Deblois, Jean-Guy Talbot s’est avéré son tout premier entraîneur-chef lorsqu’il a fait le saut avec les Rangers de New York en 1977-1978.

Cette saison s’est avérée la seule de M. Talbot derrière le banc des Rangers, mais elle a assurément été marquante pour Deblois. Celui-ci avait été le 8e choix du repêchage 1977 et il se retrouvait dans la grande ville de New York à 20 ans seulement, bien loin du Québec.

«J’ai connu Jean-Guy en 1977. C’était au tournoi de golf de la Ligue de hockey junior majeur du Québec. Il m’avait amené mon premier contrat à cet endroit. J’avais vu jouer Jean-Guy à la télévision dans ces grandes équipes du Canadien. J’ai toujours aimé Jean-Guy, car c’était un homme extraordinaire et un excellent joueur de tours. Il était super gentil et toujours positif.»

Lors de sa saison recrue, Deblois a signé une récolte de 22 buts et huit passes en 71 parties dans l’uniforme des Blueshirts. Bien que l’association entre Talbot et les Rangers ne se soit pas poursuivie au-delà d’une saison, Deblois assure que l’impact de Talbot l’a suivi tout au long de sa carrière de 993 matchs dans la LNH.

«Il m’a montré que même dans les rangs professionnels, nous pouvions avoir du plaisir. Il m’a aidé beaucoup à ma première année dans la LNH, car je ne parlais pas beaucoup en anglais. Ça me faisait du bien de parler en français et de recevoir ses conseils. Ça a vraiment été bon pour ma carrière.»

Deblois et Talbot ont travaillé ensemble pendant une saison seulement, mais ils sont demeurés en contact pendant de nombreuses années par la suite. Deblois a d’ailleurs tenu à transmettre ses sympathies à la famille Talbot.

Pour la petite histoire, après deux saisons avec New York, Deblois a été échangé aux Rockies du Colorado lors de la campagne 1979-1980. Il a ensuite joué avec les Jets de Winnipeg (deux séjours), le Canadien de Montréal, une fois de plus avec les Rangers, les Nordiques de Québec, et les Maple Leafs de Toronto.

Il a conclu sa carrière avec 993 matchs et 525 points.