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Jean-Michel Jarre au GIFF: Maître de l’Electro

Jean-Michel Jarre au GIFF: Maître de l’Electro

Jean-Michel Jarre a électrisé le GIFF. Il a reçu un prix, donné une master class et présenté une œuvre immersive. Rencontre avec un artiste dont le dernier album est sorti le 3 novembre.

Jean-Michel Jarre a électrisé le GIFF, lors de sa master class mardi 7 novembre à l’Auditorium Arditi à Genève.

CLÉ DE VOÛTE
Il a reçu le Prix Film & Beyond en reconnaissance de sa contribution exceptionnelle à la musique ainsi qu’aux arts numériques, il a créé et présenté une œuvre immersive, donné une master class et sorti un nouvel album. Le GIFF 2023, c’est aussi l’année Jean-Michel Jarre. Comme chaque année lors de la manifestation, un artiste se voit ainsi couronné. Après Abel Ferrara, Peter Greenaway, Woodkid et Riad Sattouf, pour n’en citer que quelques-uns, le vétéran de l’electro s’ajoute à la liste. Et il était très heureux d’y venir, comme il nous l’a confié hier, dans le salon d’un grand hôtel à Genève.

«Le GIFF, je le suis depuis plusieurs années. J’ai toujours apprécié son éclectisme. Et il se trouve que j’avais cette œuvre immersive à proposer, «L’oeil et moi». Son thème central est celui de la surveillance. Il m’est venu après une rencontre avec Edward Snowden. On pense souvent que ce qu’il dit relève du fait divers, mais c’est faux. L’humain n’aime pas être contrôlé, mais il aime contrôler. Nous avons adapté cette idée à la VR (réalité virtuelle).»

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Au 50e Montreux Jazz Festival en 2016.

VQH
Un genre qui semble en tout cas correspondre à un échelon manquant dans la carrière incroyable de la star. Sa biographie dépasserait en effet le cadre de ce cahier. De plus, l’artiste paraît infatigable, sans arrêt à mener de front plusieurs projets, qui en général aboutissent. «Mon moteur, c’est la curiosité. Et une jubilation qui est aussi palpable que l’anxiété qu’ont les débutants. Ce qui m’intéresse est ce qui se passe maintenant. Je ne suis pas quelqu’un qui se tourne vers le passé. Un autre moteur consiste à me prouver qu’une idée déraisonnable peut très bien se réaliser.»

«Quand j’avais 25 ou 30 ans, je voyais des collègues qui avaient remporté un succès et se trouvaient déjà dans la nostalgie. Après, je pense que les artistes ne sont pas comparables. Regardez Miles Davis. Lorsqu’il joue, on sait immédiatement, après vingt secondes, que c’est lui. Et je ne pense pas que les intelligences artificielles vont changer ça. Dans nos domaines, ce qui est important, c’est d’abord de créer pour soi. Si on pense trop au public et qu’on crée en fonction de lui, on est foutu.»

Hommage aux pionniers
Ce refus de la nostalgie empêche Jean-Michel Jarre de regarder derrière lui. «Je préférerai toujours le présent. Et lorsqu’on crée de la musique electro, on est comme un peintre, seul avec sa toile dans un atelier. C’est exactement la même chose. Avec mon album «Oxymore», en 2022, je voulais rendre hommage aux racines de l’electro. À des pionniers comme Pierre Henri par exemple. Cela dit, il m’est déjà arrivé d’être à sec, à court d’inspiration. Il faut alors se dire qu’à toute chose, malheur est bon.»

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Lors d’un concert en 2011.

CLÉ DE VOÛTE
En ce moment, Jarre est sur tous les fronts avec également la sortie d’un nouveau et magnifique projet musical, «Oxymoreworks». «Il s’agit d’une extension de l’album précédent. J’ai demandé à des artistes que j’aime de venir retravailler des morceaux en leur laissant carte blanche. Sinon, je m’intéresse de plus en plus à la création immersive. Et depuis «Oxygène», la notion d’espace est centrale dans ma démarche. J’ai surtout remarqué que lorsqu’on aborde les nouveaux mondes virtuels, on ne parle jamais de son. Alors que c’est par l’ouïe qu’on ressent en premier lieu l’immersion. Je m’implique dans ces projets depuis cinq ou six ans. Le Covid, pour moi, a accéléré le processus.»

Un «Oxygène» générateur
On le sait moins aujourd’hui, mais Jean-Michel Jarre est aussi un homme qui a écrit des tubes. «Les paradis perdus» et «Les mots bleus» pour Christophe, «Que vas-tu faire?» pour Françoise Hardy, «Où sont les femmes?» pour Patrick Juvet, ou «La belle et la bête» pour Gérard Lenorman. Autant de standards de la variété française qui, paradoxalement, ne lui ont jamais donné l’envie de chanter lui-même. «Je n’ai pas une voix pour ça. Elle donne toujours l’impression que je suis atteint de sinusite chronique. Et puis cela ne m’intéresse pas du tout. Le virus de la musique, et par extension de l’electro, me vient de mon grand-père, qui m’avait offert un Grundig lorsque j’étais petit. Mes premiers succès, ou tubes si vous préférez, comme «Oxygène» puis «Équinoxe», sont arrivés alors que nous étions en pleine période punk ou disco. Presque personne ne faisait de l’electro. Ce n’était absolument pas à la mode. Après, tout le monde s’y est mis. Mais l’album «Oxygène», en 1976, a eu un rôle générateur. Je me souviens que ma mère n’aimait pas la pochette car on y voit un crâne sous le globe terrestre.»

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Ce fut pourtant là le début d’une carrière stratosphérique, d’une succession de tubes et de mégaconcerts, parfois dans des endroits tout à fait improbables. Comme celui donné en 1986 sur la colline de Fourvière à Lyon, pour la venue du pape Jean-Paul II. «C’était normal, Lyon est aussi ma ville natale. C’est d’ailleurs pour cette raison que je suis très lié au festival Lumière de Thierry Frémaux et que j’ai même ouvert les portes de cette manifestation.» Quand on disait que Jean-Michel Jarre est partout.
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