La Cour suprême a également décidé qu’elle avait le pouvoir d’annuler une loi fondamentale “dans des cas rares et exceptionnels où le Parlement outrepasse son autorité”. Ces lois fondamentales ont force de Constitution en Israël.
Le ministre israélien de la Justice Yariv Levin a réagi rapidement en accusant la Cour suprême israélienne de “s’approprier tous les pouvoirs”.
“En réalité, avec cette décision, les juges (de la Cour suprême) prennent tous les pouvoirs qui, dans un régime démocratique, sont partagés de manière équilibrée entre les trois pouvoirs”, exécutif, législatif et judiciaire, a écrit le ministre sur Telegram. Il a également critiqué le timing de cette décision “en pleine guerre (dans la bande de Gaza), ce qui va à l’encontre de l’unité nécessaire en ces jours pour le succès de nos combattants sur le front”.
Dans cette réforme, approuvée en juillet par la Knesset, le gouvernement israélien prétend vouloir rééquilibrer les institutions en réduisant les prérogatives du pouvoir judiciaire, mais les opposants dénoncent un projet autoritaire qui élimine des garde-fous à l’action du pouvoir législatif et exécutif.
Les détracteurs de la réforme accusent M. Netanyahu, jugé pour corruption, de vouloir utiliser cette réforme pour atténuer un éventuel jugement à son encontre, ce qu’il nie.
Le chef de l’opposition israélienne, Yair Lapid, a exprimé son soutien à la décision de la Cour suprême. “Cette décision survient après une année de lutte qui nous a déchirés de l’intérieur et a conduit à la pire catastrophe de notre histoire”, a-t-il écrit sur X (anciennement Twitter).
Le président de la Knesset, Amir Ohana, a remis en question l’autorité de la Cour suprême, affirmant qu’elle n’a pas le droit de déclarer des lois illégales.
Avant le déclenchement de la guerre contre le Hamas le 7 octobre dernier, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait dû affronter une contestation massive contre cette réforme judiciaire.