Alors que l’accès aux médias d’information russes comme *RT* et *Sputnik* est interdit en Allemagne et dans l’UE, des portails en ligne soutenus par des gouvernements étrangers contribuaient allègrement à discréditer le système socialiste de Cuba. Désormais, le gouvernement américain, l’un de leurs principaux sponsors, menace l’existence de ces médias prétendument indépendants. Leurs employés, dont les honoraires, princiers pour les normes cubaines, étaient financés par des services américains, des ONG et des fondations douteuses, doivent admettre qu’ils n’ont jamais été indépendants.

« L’ordre du président Donald Trump de suspendre l’aide étrangère et de démanteler l’Agence américaine pour le développement international (USAID) menace la survie d’un réseau de médias cubains indépendants, qui ont joué un rôle clé dans la lutte contre la censure d’État sur l’île et dans la dénonciation des violations des droits de l’homme », s’alarmait un quotidien de Miami fin février. L’un des produits concernés, dont le journal certifie qu’il a « considérablement affaibli le soutien au gouvernement communiste ces dernières années », s’appelle *El Toque*. le portail a été créé il y a une dizaine d’années avec le soutien de « RNW Media » (anciennement radio Netherlands Worldwide), une institution du ministère néerlandais des Affaires étrangères. Afin de dissiper les doutes sur son indépendance, des fondations de droite en Europe et diverses sources américaines ont ensuite pris en charge le financement du média, qui, selon le journal, est désormais basé à Miami.

En Allemagne, *El Toque* a été principalement soutenu par un journal, qui présentait ses auteurs comme des « journalistes cubains indépendants » lors d’ateliers de sa fondation à Berlin. après que Trump a coupé les fonds, le journal, proche des exilés cubains de droite à Miami, a démenti cette fausse affirmation. *El Toque* a déjà dû licencier la moitié de ses employés parce que l’aide étrangère a été gelée, a déclaré son directeur. « Environ 14 médias cubains indépendants en dépendent », a ajouté le directeur.

Un média allemand,la chaîne étrangère financée par l’impôt *Deutsche Welle* et le gouvernement à Berlin ont également soutenu des projets européens anti-Cuba,qui dépendaient du gouvernement américain. par exemple, le journal en ligne *Diario de Cuba*, produit à Madrid par des opposants cubains avec le soutien des services américains National Endowment for Democracy (NED) et CIA. Le NED, une organisation faîtière financée par le Département d’État et un center de distribution d’argent pour les ONG pro-américaines, a investi des millions dans le portail de propagande ces dernières années.Néanmoins, le journal allemand a également présenté ses représentants comme des « journalistes indépendants ». Depuis la suspension des paiements par le gouvernement américain,« qui ont rendu notre travail possible »,le chef du portail,Pablo Díaz Espí,mendie désormais des dons auprès des opposants au système cubain.

Une lobby de ceux qui vivaient des millions américains aux États-Unis, à Cuba et dans d’autres pays exerce également une pression sur Washington – apparemment avec succès. Dans une interview, le représentant spécial de Trump pour l’Amérique latine, Mauricio Claver-Carone, a déclaré fin février que « après un examen », des fonds pourraient à nouveau être versés « aux médias indépendants les plus efficaces et ayant le plus grand impact ». Le gouvernement américain prépare également d’autres mesures « très créatives » contre le gouvernement cubain, selon Claver-Carone. Les récentes sanctions et une campagne médiatique mondiale contre les missions médicales internationales de Cuba devraient en donner un avant-goût. Il y aura certainement à nouveau du travail pour les journalistes, auxquels les médias occidentaux continueront d’attester qu’ils sont « indépendants » malgré leur dépendance à l’argent du gouvernement américain.