Un commandant de la police de Montréal a révélé devant un comité parlementaire à Ottawa que de jeunes Québécois recrutés pour voler des véhicules peuvent être «torturés» s’ils refusent d’obéir aux ordres des organisations criminelles.
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«Évidemment, de notre côté, ça nous interpelle. Ce sont tous des jeunes de 15 à 25 ans», a mentionné Yannick Desmarais, le responsable organisationnel pour le dossier des vols de véhicules au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM).
«Dans certains dossiers, on a même vu des jeunes de Montréal aller voler à Toronto et être torturés à Toronto s’ils ne voulaient pas voler de véhicules», a-t-il indiqué.
Le policier a tenu ces propos troublants jeudi devant le Comité permanent de la sécurité publique et nationale.
MARIO BEAUREGARD/AGENCE QMI
Signe que le fléau fait de plus en plus de ravages: les dossiers en la matière ont explosé de 147% de 2020 à 2023 dans la métropole, «ce qui est considérable», a reconnu le commandant Desmarais.
Photo Laurent Lavoie
Gangs de rue
À ses côtés, le directeur des enquêtes criminelles à la Sûreté du Québec (SQ), Michel Patenaude, a précisé qu’une part des malfaiteurs embauchés par les réseaux criminels provient des gangs de rue.
Ils ont «un historique de violence et de narcotiques, a-t-il indiqué. Ce n’est pas 100% de ces gens, ça varie.»
Il faut «absolument» investir pour sensibiliser les jeunes adultes vulnérables, comme ce fut le cas en matière de violence armée dans les dernières années, selon le directeur à la SQ.
Capture d’écran tirée de noscommunes.ca
«Ils se font recruter, ils sont vulnérables. Je pense que les portions d’éducation et d’intervention sont vraiment importantes avec ces jeunes délinquants», a dit M. Patenaude.
Les policiers Desmarais et Patenaude s’entendent également pour dire qu’il est nécessaire de «couper les flux monétaires» vers le crime organisé et de mettre de la pression sur ceux qui «tirent les ficelles».
Lien avec les armes
Par ailleurs, les suspects épinglés en flagrant délit ou dans le cadre d’enquêtes sont régulièrement en possession d’armes à feu.
«Ils ont acquis ces armes à feu avec le profit important généré par le vol de véhicules», a rapporté le commandant Yannick Desmarais.
Les multiples efforts des différents corps policiers dans les derniers mois ont déjà permis de récupérer des centaines de voitures et de réaliser plusieurs arrestations à travers la province.
Dans le premier trimestre de l’année 2024, Montréal a enregistré une baisse de 30% des vols de véhicules.