Jihadist Violence in Northern Mali: Human Rights Watch Report

Depuis janvier 2023, les groupes jihadistes ont commis de nombreux “meurtres”, “viols” et “pillages” à grande échelle sur les civils dans le nord-est du Mali, entraînant la fuite de milliers de personnes de ces régions, selon un rapport de Human Rights Watch publié jeudi.

D’après l’organisation de défense des droits humains, la sécurité s’est fortement détériorée en raison des affrontements entre deux groupes armés islamistes : l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) et le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM, ou JNIM selon l’acronyme arabe). Ces groupes cherchent à contrôler les voies d’approvisionnement et à accroître leur influence.

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Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch, a déclaré : “Des groupes armés islamistes attaquent brutalement les civils et contribuent à alimenter une urgence humanitaire de grande ampleur”.

Le rapport de Human Rights Watch détaille huit attaques documentées entre janvier et juin, dont six dans la région de Gao et deux dans la région de Ménaka, dans le nord-est du pays. Ces attaques violentes auraient fait des “centaines” de morts et ont contraint des milliers de personnes à fuir la zone.

Les enquêteurs de l’ONG ont recueilli des témoignages décrivant des combattants armés de “fusils d’assaut” et de “lance-grenades”, vêtus de tenues civiles ou de treillis et portant des turbans identifiables. Ils parlaient plusieurs langues locales (tamashek, fulfulde, songhaï et haoussa), ainsi que l’arabe, et certains arboraient le drapeau de l’État islamique.

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Human Rights Watch exprime également son inquiétude concernant la décision de retrait de la Mission de maintien de la paix de l’ONU (Minusma), réclamée par Bamako et prévue sur une période de six mois jusqu’à la fin de l’année 2023. Ce retrait risque, selon le rapport, de nuire aux efforts de responsabilisation pour les abus commis dans le cadre du conflit.

Ilaria Allegrozzi appelle donc les autorités maliennes à redoubler d’efforts pour protéger les civils et à travailler en étroite collaboration avec leurs partenaires internationaux. Le rapport mentionne également de graves abus commis par les forces de sécurité maliennes et par les forces présumées de la société de sécurité privée russe Wagner, dont les agissements ont été critiqués dans différents pays.

Depuis 2020, la junte au pouvoir s’est tournée politiquement et militairement vers la Russie, abandonnant ainsi la France. Elle nie la présence de Wagner et affirme qu’il s’agit d’instructeurs de l’armée russe déployés dans le cadre d’une coopération entre États. En mai, un rapport de l’ONU accusait l’armée malienne et des combattants “étrangers” d’avoir exécuté au moins 500 personnes lors d’une opération antidjihadiste en mars 2022 dans le centre du pays, accusations réfutées par la junte malienne.

Depuis 2012, le Mali fait face à une profonde crise sécuritaire alimentée par des groupes jihadistes, des séparatistes et des groupes d’autodéfense. Cette crise, qui a débuté dans le nord, s’est propagée au centre du pays ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins.

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