Au lendemain de la visite chahutée du président de la République, Emmanuel Macron, pour l’inauguration du Salon de l’agriculture, le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella, y a entamé une visite de deux jours, dimanche 25 février. L’occasion, pour la tête de liste du parti d’extrême aux élections européennes, de répliquer avec véhémence aux attaques du chef de l’Etat, lequel a évoqué samedi «des gens» manifestant au Salon «avec un projet politique qui est de servir le Rassemblement national» et «de faire demain ou après-demain une haie d’honneur aux dirigeants» du RN. Les heurts entre des agriculteurs et des CRS ont notamment retardé de plusieurs heures l’inauguration officielle du Salon par M. Macron.
«Je pense qu’il n’a manifestement plus les capteurs du pays dont il est le président a attaqué dimanche M. Bardella, dans les travées du Salon. Et sans doute ne se rend-il pas compte de la souffrance que provoque sa politique. »
Interrogé ensuite à la mi-journée sur BFM-TV, M. Bardella a ensuite déclaré que «partout où Emmanuel Macron se déplace, il suscite de la tension, du rejet et du désordre ». «On a le sentiment que c’est un homme seul qui gouverne contre les Français. Le président de la République est dans une dérive schizophrénique inquiétante et dangereuse au regard de sa fonction » a-t-il poursuivi, estimant que M. Macron «probablement tombe dans une forme de complotisme, de paranoïa, qui est le propre de tout extrême ».
Bardella affirme qu’il «ne souhaite pas sortir» de l’UE
La tête de liste du RN aux élections européennes a également affirmé qu’il «ne souhaite pas sortir de l’Union européenne, ni du marché commun » après que M. Macron a estimé samedi que le RN est « le parti du Frexit, de la sortie de l’euro » avec un projet « de décroissance et de bêtise ». «Le président de la République, qui est manifestement un menteur pathologique, alimente ce doute » a répondu dimanche M. Bardella.
Au sujet de la crise, le président du RN a estimé dimanche qu’il «faut un changement de logiciel » pour l’agriculture française. «Evidemment il y a la question du revenu et du travail. Mais il faut que nos agriculteurs soient compétitifs. Or, en étant mis en concurrence avec des produits ou des filières qui ne respectent aucune des normes » qui leur sont imposées, «c’est très compliqué » a-t-il estimé.
«Moi, je milite pour le patriotisme économique et pour sortir des accords de libre-échange. » Car si, en théorie, «des accords commerciaux peuvent être bénéfiques à l’agriculture française », «à chaque fois (…) c’est à notre désavantage » a ajouté le député européen.
