Nouvelles de l’ONS•aujourd’hui, 12:31
Franck Renout
correspondant France
Franck Renout
correspondant France
Pour la première fois en 50 ans, le principal parti radical de droite français a un président qui ne s’appelle pas “Le Pen”. Les membres du Rassemblement National, anciennement Front National, ont élu l’eurodéputé Jordan Bardella comme nouveau chef. Il a obtenu 84 % des voix.
Bardella succède à Marine Le Pen, présidente du parti depuis 2011. Son père Jean-Marie Le Pen a occupé ce poste pendant près de 40 ans.
Bardella est relativement jeune – 27 ans – et a fait une carrière rapide au sein du parti au cours des dix dernières années. Il a rejoint à l’adolescence. En 2017, il devient porte-parole, en 2018 il prend la tête de la section jeunesse et en 2019 il participe aux élections européennes.
Confident
Il devait tous ces postes à Marine Le Pen. Elle l’a toujours nommé ou l’a nommé pour un poste. Bardella est donc vu comme un confident de Le Pen et selon certains même comme une marionnette. En tant que président du parti, il ferait principalement ce qu’elle dit.
Bardella elle-même a déjà annoncé vouloir poursuivre la politique de Le Pen. On s’attend donc à ce que le changement de direction du parti entraîne peu de changements concrets.
Élections présidentielles 2027
La nouvelle patronne du parti offre à Marine Le Pen l’opportunité de se concentrer pleinement sur son travail parlementaire. Elle dirige une faction historiquement importante de son parti, avec 89 sièges, et peut influencer la politique.
Ami et ennemi sont convaincus qu’elle veut se profiler comme une politicienne sérieuse. Cela devrait la rendre acceptable pour encore plus d’électeurs si de nouvelles élections présidentielles ont lieu en 2027.
“Elle va se mettre en lumière par son travail au parlement et, en politique sérieuse, intervenir dans les débats avec le gouvernement”, a déclaré le politologue Bruno Cautrès à NOS. “Tout pour être une alternative crédible à la prochaine élection présidentielle.”
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Bardella se voit confier la tâche de diriger le parti et de maintenir ensemble les différents courants. Il a déjà prouvé qu’il en était capable : il était déjà vice-président du parti l’année dernière. Il est également félicité pour ses bonnes performances dans les médias.
Juridiquement, il n’est pas une page blanche. La justice a ouvert une enquête contre lui parce qu’il a qualifié la banlieue de Trappes à l’ouest de Paris de “république islamique miniature”. Bardella a estimé que le maire de Trappes, un Français d’ascendance marocaine, n’a pas agi assez fort contre l’extrémisme.