2023-05-26 23:09:46
C’est peut-être une coïncidence si le dernier film de la filmographie de Ken Loach -elle a déjà annoncé son retrait à plusieurs reprises dans le passé, mais il semble que cette fois elle soit sérieuse- elle sera la dernière des prétendantes à la Palme d’Or de cette année à se présenter à Cannes, mais probablement pas.
Pour le festival, sûrement, de reporter au maximum la première mondiale de “Le vieux chêne” -un jour avant la remise des prix ce samedi- être aussi un moyen de repousser la retraite avec qui il est uni par un lien très particulier. Avec Loach de cette année aura ajouté 17 participations au concours du concours, et a remporté deux fois Palme d’Or. Et la meilleure chose que l’on puisse dire du film – car, compte tenu des circonstances, il faudra dire quelque chose de bien -, c’est qu’il est en parfaite harmonie avec la plupart de ses prédécesseurs.
Situé dans une ville du nord de l’Angleterre. durement touchée par la crise économique, contemple comment la coexistence dans la communauté est mise à l’épreuve avec l’arrivée d’un groupe de réfugiés syriens. Une grande partie de l’action se déroule dans une vieille taverne qui a des photographies de luttes prolétariennes accrochées aux murs et deux espaces bien délimités -la solidarité prévaut chez l’un, les racistes imposent leur loi chez l’autre-, et dont les paroissiens ont tendance à expliquer avec des cheveux et des marques, et parfois en larmes, leurs malheurs et des modes de pensée douteux. Un lieu, en d’autres termes, qui pourrait bien fonctionner comme La métaphore cinématographique de Loachconsacré presque entièrement à la défense des causes de la classe ouvrière.
Comme le pub, ses films – du moins les 15 derniers, tous réalisés en collaboration avec le scénariste Paul Laverty– sont peuplés de gens qui ne sont soit que très bons, soit que très mauvais, et dont la seule fonction dramatique est d’agir en tant que tels ; Ce sont aussi des histoires qui proposent des solutions trop faciles à des problèmes très difficiles, et qui recourent sans hésitation ni mesure à la fois au didactisme et au mélodrame exacerbé pour faire passer leur message et, accessoirement, toucher la corde sensible du spectateur. « The Old Oak », disons-nous, c’est aussi tout cela ; en fait, peu de films de Loach sont aussi bons qu’elle. Et pour cette raison, compte tenu de la position qu’il a dû occuper dans la carrière de son auteur, devant elle, il n’y a pas d’autre choix que d’enlever son chapeau.
trésors étrusques
Surtout depuis ‘Wonderland’ (2014), l’Italien Alice Rohrwacher développe une méthode narrative qui emprunte au folklore et aux légendes, au fantastique et au patrimoine cinématographique de son pays pour en faire des films totalement originaux qui ne se ressemblent que. Celui que ce vendredi a présenté au concours du concours français, ‘La chimère’ accompagne un mystérieux jeune homme qui fait partie d’une bande de voleurs qui profanent des tombes. Ils vendent les antiquités au plus offrant mais celui-ci -qui semble avoir une capacité surnaturelle pour détecter ces trésors- ne le fait pas pour de l’argent, mais pour établir un connexion interdimensionnelle avec le monde des morts et, plus précisément, avec la femme qui était son amante.
C’est un film débordant de symboles et de métaphores -sur l’ésotérisme et le tarot, sur l’utopie féministe étrusque- qui, bien qu’il lui manque la précision formelle et conceptuelle de ce qui est à ce jour le chef-d’œuvre de Rohrwacher, “Lazzaro feliz” (2018), confirme le réalisateur comme l’une des voix les plus uniques et créatives du cinéma d’aujourd’hui.
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