Home » Nouvelles » Kretschmann : Le Premier ministre qui ne peut pas parler dans son pays – politique

Kretschmann : Le Premier ministre qui ne peut pas parler dans son pays – politique

by Nouvelles
Kretschmann : Le Premier ministre qui ne peut pas parler dans son pays – politique

2024-03-23 12:45:05

La Gigelberghalle de Biberach est sécurisée comme une forteresse vendredi soir. Ils ont érigé des centaines de mètres de barrières autour du bâtiment aux allures d’église et des policiers vérifient les pièces d’identité à l’entrée. Et il y a tellement de véhicules d’urgence et de motos sur le Gigelberg qu’il pourrait passer pour un parc d’exposition pour véhicules à lumière bleue.

Un hélicoptère survole la colline. En fait, il ne manque que des bateaux, a remarqué un employé du ministère de l’Intérieur alors que la limousine du Premier ministre Winfried Kretschmann (Verts) roulait sur la place. Ou selon les mots du maire de Biberach, Norbert Zeidler : “Le Gigelberg est aujourd’hui l’endroit le plus sûr du Bade-Wurtemberg.”

Mais il y a cinq semaines, Biberach n’était pas l’endroit le plus sûr du pays. Mais un lieu où la manifestation a pris une telle ampleur que les Verts ont dû annuler leur traditionnel mercredi des Cendres politiques. Des tracteurs ont bloqué les routes, des pierres ont été lancées et plusieurs policiers ont été blessés. Depuis lors, Biberach “symbolise un nouveau niveau d’anti-culture antidémocratique”, déclare le maire Zeidler en montant sur le podium de la Gigelberghalle. Et oui, ça fait mal. Il faudra probablement du temps avant que les gens ici oublient le tas de crottin devant la mairie. Ou le gars qui agite avec une tronçonneuse.

C’est pourquoi la ville vous invite vendredi à une « soirée politique ». Un événement censé porter sur le domaine très large de la « culture politique du débat ». En principe, il n’y aurait rien de mal à cela, si ce n’est que l’on se demande brièvement si la forte présence policière devant la porte apporte réellement une contribution constructive à ladite culture du débat. Ou si les autorités de sécurité ne veulent pas contrecarrer l’impression d’avoir sous-estimé la situation du mercredi des Cendres. Nous voulons donc désormais « faire une déclaration », comme on le dit souvent en de telles occasions.

Aujourd’hui, il regrette de ne pas être allé à Biberach ce jour-là

D’un autre côté, il est bien sûr vrai qu’il ne faut pas répéter Biberach si possible, ce dont on parle souvent en ce moment. Vu de ce point de vue, le fait que le Premier ministre soit cette fois arrivé à la salle des événements peut être considéré comme un progrès. Les choses étaient différentes le mercredi des Cendres, lorsque la voiture de fonction de Kretschmann a fait demi-tour avant même qu’il n’atteigne Biberach. Un Premier ministre qui ne peut pas prendre la parole lors d’un événement dans son pays est “un événement monstrueux”, dit Kretschmann. Enfin, il a fait savoir qu’il considère désormais comme une erreur de ne pas s’être personnellement rendu à Biberach ce jour-là. « Ce n’est qu’avec un retard considérable » qu’il a pris conscience de l’importance de l’événement, dit-il. Sinon, il serait venu voir malgré les protestations.

En tout cas, il est ici maintenant et il a apporté avec lui un discours très fondamental, même selon les standards de Kretschmann. Tout commence en 1548, lorsque fut inaugurée ici à Biberach la deuxième plus ancienne église simultanée du pays, une église utilisée à la fois par les catholiques et les protestants. Les deux groupes éprouvaient à l’époque une antipathie particulière l’un envers l’autre. Mais du point de vue de Kretschmann, les habitants de Biberach avaient déjà prouvé leur capacité à faire la paix parce qu’ils n’avaient pas résolu le conflit par la violence. Appliqué aux récentes émeutes, son verdict est clément : « C’était une valeur aberrante ». La violence ne représente pas l’esprit de cette ville.

En général, Kretschmann s’efforce de se différencier. Il veut faire la distinction entre ce qu’il considère comme les revendications légitimes des agriculteurs et ceux qui sont enclins aux émeutes. “Il y avait des gens qui ne se préoccupaient pas des inquiétudes des agriculteurs concernant l’avenir. Ils ne se préoccupaient que d’inciter à la colère, de susciter des émotions et de faire taire les autres.”

“Les conflits civils rassemblent la société, les conflits incivils la divisent.”

Kretschmann souligne la valeur de la protestation non-violente, qui est également couronnée de succès. Enfin, le gouvernement a soit supprimé, soit désamorcé la taxe sur les véhicules et les mesures sur le diesel agricole dont se plaignent les agriculteurs. Le différend en lui-même n’est pas le problème, mais il est nécessaire. Il en revient ensuite à sa déclaration fondamentale : « Les conflits civils rassemblent la société, les conflits incivils la divisent ».

Cette soirée à Biberach ne devrait pas risquer de diviser davantage la société. Les rues restent exemptes de tracteurs et de fumiers, et la police, vêtue de gilets « équipe anti-conflit », semble largement au chômage. A la fin, les habitants de Biberach sont autorisés à poser quelques questions, au Premier ministre, au ministre de l’Intérieur Thomas Strobl (CDU), au chef de la police compétent : Les personnes présentes dans la salle veulent savoir combien d’enquêtes sont en cours. et pourquoi l’événement n’a pas été annulé plus tôt.

Le maire Zeidler avait déjà indiqué que les habitants de Biberach ne considéraient peut-être pas la culture du débat politique comme la préoccupation la plus urgente. La question qui lui a été posée le plus souvent concernait les infractions potentielles au code de la route impliquant des tracteurs. Parce qu’il est impossible qu’ils ne reçoivent pas de contraventions pour stationnement. Au moins, le maire a de bonnes nouvelles : il existe du matériel vidéo qui est actuellement en cours d’évaluation. Il est fort possible qu’au moins en ce qui concerne les contraventions routières, tout finisse par être en ordre.



#Kretschmann #Premier #ministre #qui #peut #pas #parler #dans #son #pays #politique
1711189453

You may also like

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.