Une 13e rente?
Une 13e rente AVS pour tous. Le message est simple et il est facilement applicable. Pour l’Union syndicale suisse, à la tête de cette initiative soumise au peuple ce dimanche, cette rente supplémentaire n’est pas un luxe, mais une nécessité. Surtout pour les aînés les plus précaires. Elle soulagera les rentiers qui souffrent particulièrement de l’inflation.
Mais elle ne profitera pas qu’aux retraités démunis, elle sera versée à tous: aux plus aisés comme à ceux qui ne sont pas pauvres sans être riches.
Opposée au projet, une coalition de droite (UDC, PLR, Le Centre, PVL) s’oppose à cette hausse de 8,3% du revenu des rentiers. Pour eux, ce cadeau porterait un coup trop dur à supporter pour les finances de l’AVS. Dès l’année d’introduction de ce 13e salaire, en 2026, le premier pilier serait dans le rouge. Un financement additionnel sera rapidement nécessaire si l’initiative est acceptée.
De son côté le Conseil fédéral estime que des mesures ciblées pour les plus précaires, grâce aux prestations complémentaires (PC) notamment, seraient plus adaptées. L’exécutif n’a pas proposé de contre-projet à l’initiative au moment des débats parlementaires sur le sujet; ce sera donc la 13e rente. Elisabeth Baume-Schneider, conseillère fédérale en charge des assurances sociales, a promis en janvier d’intégrer cet aspect dans la révision de la loi sur l’AVS qui doit être présentée à l’assemblée fédérale d’ici 2026.
Pour le Vaudois Pierre-Yves Maillard, figure de proue de la campagne, «la population sait bien qu’il faudra financer cette 13e rente». Un élément qui explique en partie le recul des intentions de vote des Suisses perceptible dans le dernier sondage de la SSR: plus que 53% des votants diraient oui, alors qu’ils étaient 61% dans ce cas lors du premier sondage.
Le score s’annonce donc serré, surtout que la double majorité est nécessaire. Selon l’institut gfs.bern, dix cantons sont favorables à la 13e rente, huit sont opposés et cinq sont incertains.