La 5G est-elle dangereuse pour la santé ?

La 5G est-elle dangereuse pour la santé ?

2024-06-20 17:16:55

En ce moment, vous lisez ces lignes sur l’écran d’un téléphone portable, d’une tablette ou d’un ordinateur. Depuis des années, nous pouvons accéder à une énorme quantité d’informations et, pour ce faire, des milliers d’antennes inondent notre environnement de rayonnements. Est-ce que cela présente un risque pour la santé ? Vous avez sûrement entendu dire qu’il est préférable d’éteindre votre téléphone portable ou votre Wi-Fi pendant que vous dormez. Vous avez peut-être entendu dire que vivre à proximité d’une antenne provoque le cancer ou que certaines personnes sont particulièrement sensibles aux rayonnements de ces appareils.

Il est normal d’avoir peur de ce que nous ne voyons pas ou ne percevons pas, mais dont nous savons qu’il existe. C’est pour cette raison que le Comité consultatif scientifique sur les radiofréquences et la santé (CCARS) procède régulièrement à des examens des preuves scientifiques afin de garantir la sécurité de ces technologies.

Voyons ce qu’ils ont trouvé dans le dernier rapport récemment publié, le septième depuis 2008.

25 ans d’examen des preuves

Depuis 1999, date de création du comité, un groupe de scientifiques indépendants a examiné les preuves disponibles. Avec une périodicité approximative de deux ou trois ans, les rapports ont répondu à des questions telles que celle de savoir si nous pouvons vivre ensemble et utiliser nos appareils mobiles en toute sérénité.

Chaque déploiement d’une nouvelle génération de téléphonie a rouvert le débat et les doutes. La dernière d’entre elles, la 5G, ne l’est pas moins. Depuis que son déploiement a coïncidé avec le Covid-19, il s’est accompagné de toutes sortes de canulars, certains aussi fous que celui de propager la pandémie ou que les vaccins permettraient de le contrôler à distance.

Le comité a examiné toutes les preuves publiées dans les revues scientifiques entre 2020 et 2022. C’est quelque chose de normal et de positif en science, où l’évolution des connaissances peut modifier ce qui était précédemment établi. C’est pourquoi nous devons revoir systématiquement et périodiquement toutes ces nouvelles informations et y être attentifs.

Comment éviter les biais d’information

Lorsqu’on étudie les effets possibles de ces rayonnements sur la santé humaine, il est important de considérer différentes approches et problèmes.

D’une part, il est important de s’assurer que le niveaux de rayonnement que nous recevons sont inférieurs aux limites établies par les agences internationales. Ces organismes comprennent la Commission internationale de protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP) et la Food and Drug Administration (FDA) américaine.

Si différentes études confirment que, malgré le déploiement du réseau 5G, les niveaux sont sûrs, nous pourrons analyser des recherches en laboratoire qui explorent de possibles mécanismes d’interaction.

La prochaine approche consistera à rechercher des preuves d’une éventuelle relation de cause à effet dans des séries épidémiologiques, à l’échelle d’une population. Si nous détectons l’augmentation d’une certaine pathologie, coïncidant avec le lancement de cette nouvelle technologie, nous pourrions devenir méfiants.

Un autre aspect important analysé était la perception du risque : ce que la population perçoit en présence de ces antennes ou face au déploiement de ces nouvelles technologies.

L’examen des informations scientifiques doit être objectif. Nous ne pouvons pas nous en tenir aux études qui disent ce que nous voulons. C’est ce qu’on appelle le « biais de confirmation » ou la sélection sélective, et nous devrions l’éviter. En science, nous disposons de méthodologies pour minimiser autant que possible cet effet subjectif.

C’est pour cette raison que ce dernier rapport a suivi, en partie, une méthodologie de recherche d’informations : l’examen systématique. Pour ce faire, nous avons utilisé la méthodologie PRISMA, un standard international qui permet à tout chercheur de reproduire la recherche.

Des preuves pour la tranquillité d’esprit

Nous passons en revue plus de 200 articles scientifiques qui nous permettent d’envoyer un message de tranquillité d’esprit :

Dans aucune des sections, aux niveaux d’exposition habituels, la relation possible entre exposition à ces radiations et cancer.

Cela ne permet pas non plus d’affirmer que l’hypersensibilité que certaines personnes prétendent manifester, même avec des symptômes apparemment objectifs, est liée à ces radiations, mais plutôt qu’il s’agit d’un effet nocebo.

Il n’existe aucune preuve claire d’une influence possible sur la fertilité masculine.

Il n’existe aucune étude concluante montrant une association de ces radiations avec des altérations du développement du fœtus ou, par la suite, chez les enfants.

Nous n’avons également trouvé aucune preuve suggérant que l’exposition à ces radiations aurait un effet sur le sommeil ou les maux de tête. Ces symptômes sont très subjectifs et pourraient être dus à de multiples facteurs croisés, notamment des inquiétudes quant à l’existence de cette relation.

Ces résultats coïncident avec d’autres rapports internationaux qui ne trouvent pas de relation entre l’exposition à ces radiations et la santé humaine.

Par ailleurs, malgré le déploiement généralisé de la 5G, les niveaux de rayonnement n’ont pas augmenté de manière significativeau moins pour l’instant.

Un message de paix

En revanche, les études réalisées en laboratoire peuvent susciter l’inquiétude. Ils sont réalisés dans des conditions très contrôlées et parfois si spécifiques que certains résultats ne peuvent être reproduits indépendamment, génèrent des résultats contradictoires ou même montrent des effets bénéfiques. Il y a un grand débat sur ces travaux car ils sont réalisés dans des conditions éloignées de celles que l’on retrouve dans notre vie quotidienne, ce qui rend difficile leur généralisation à la population.

Concernant la perception du risque, elle est influencée par des facteurs subjectifs et psychologiques, ainsi que par le sexe et le niveau d’éducation. Cela permettrait de concevoir des stratégies de communication basées sur des preuves scientifiques.

Ce dernier rapport du CCARS fournit des preuves plus solides et plus actuelles, conformes à celles recueillies dans les rapports précédents. Nous pouvons envoyer un message de tranquillité d’esprit : dans des conditions normales Rien ne prouve que ces radiations aient des effets sur la santé humaine..

Cet article a été initialement publié dans La conversation.

A PROPOS DE L’AUTEUR

Alberto Najera López

Professeur de radiologie et médecine physique à la Faculté de médecine d’Albacete. Coordinateur de l’Unité de Culture Scientifique et Innovation (UCLMdivulga), Université de Castille-La Manche



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