La Banque d’Angleterre a étonnamment augmenté les taux d’intérêt en Grande-Bretagne de 0,5 point de pourcentage.
Ce faisant, elle a réagi au fait que l’inflation en Grande-Bretagne restait au niveau très élevé de 8,7 %. Le taux d’inflation sous-jacente avait même augmenté en mai.
La 13e hausse consécutive des taux d’intérêt accroît les inquiétudes quant à une crise du marché immobilier britannique. La hausse des taux hypothécaires pourrait submerger les propriétaires, les forcer à vendre ou à faire défaut sur leurs prêts.
Dans sa lutte contre une inflation élevée, la banque centrale britannique a étonnamment accéléré le rythme de ses hausses de taux. Le banque d’Angleterre a relevé les taux d’intérêt de 0,50 point de pourcentage à 5,0 % jeudi. Les analystes s’attendaient à un mouvement plus petit de 0,25 point de pourcentage.
Il s’agit de la 13e hausse consécutive des taux d’intérêt par la banque centrale britannique depuis la fin de 2021. À l’époque, le taux d’intérêt était juste au-dessus de la ligne zéro. Le taux directeur est actuellement à son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008.
La toile de fond est l’inflation particulièrement tenace et élevée en Grande-Bretagne. Bien que la Banque d’Angleterre ait commencé la hausse des taux d’intérêt plus tôt que la Banque centrale européenne (BCE) et la Fed américaine, le taux d’inflation en Grande-Bretagne est toujours nettement plus élevé. En mai, il est resté à 8,7 %. L’inflation sous-jacente hors énergie et alimentation est même passée de 6,8 à 7,1%.
A titre de comparaison : dans la zone euro et aussi en Allemagne, l’inflation est tombée à 6,1 % en mai. À 4,0 %, le taux d’inflation aux États-Unis est à nouveau inférieur à ce qu’il était avant le début de la guerre en Ukraine.
Bombe à retardement immobilière
La hausse des taux d’intérêt alimente les craintes d’une crise du marché immobilier britannique. Les taux d’intérêt hypothécaires devraient encore augmenter. Au Royaume-Uni, cependant, des millions de propriétaires ont des prêts à taux d’intérêt variables sans la fixation des taux d’intérêt habituelle en Allemagne. Environ 7,5 millions de foyers sont concernés. Une enquête a révélé que près de la moitié des titulaires de prêts hypothécaires sont déjà aux prises avec le crédit et les factures.
Les propriétaires craignent également que les prix des maisons aient considérablement baissé. La propriété moyenne a coûté 286 000 £ en avril. C’était 7 000 £ de moins que le sommet de septembre 2022, selon l’ONS.
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Des vents contraires pour l’économie britannique
L’économie britannique ressent déjà le vent contraire des fortes hausses de taux d’intérêt. La dette publique britannique a également augmenté. Fin mai, un taux d’endettement supérieur à 100% de la production économique (PIB) a été atteint pour la première fois en 62 ans, comme l’a annoncé le bureau des statistiques. En termes absolus, selon l’ONS, le niveau d’endettement était de près de 2 600 milliards de livres sterling (environ 3 000 milliards d’euros).
Cette évolution met le gouvernement du Premier ministre Rishi Sunak sous pression de deux côtés : Sunak n’a pas seulement promis de faire quelque chose face à la forte augmentation du coût de la vie. Le premier ministre veut aussi mettre de l’ordre dans les finances publiques.
Avec du matériel du dpa