Par Thomas Savalle
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Il a réussi à faire annuler une vente aux enchères. Jean-Michel Beaudouin va garder sa malouinière sur les bords de Rance à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
« C’était tellement déconnecté de la réalité », témoigne-t-il.
Mercredi 20 septembre 2023, la belle demeure, avec ses 7 hectares de terrains et 2000 m2 de bâti, avait été cédée dans une vente aux enchères à 1,1 million, alors qu’elle avait été estimée à environ 7 millions d’euros par des agents immobiliers.
« Le sentiment d’être floué »
À l’époque, Jean-Michel Beaudouin contestait cette vente et souhaitait même déposer plainte contre X pour « escroquerie au jugement. » Sa banque lui réclamait « indûment », selon lui, depuis plusieurs années 750 000 €.
On estime ne pas devoir cette somme, mais on n’a pas eu le choix de payer.
Trop tard, la vente aux enchères avait démarré. Le tribunal ne savait pas que le remboursement avait été fait. « Ça s’est joué à quelques minutes », expliquait son avocat à l’époque. « On avait le sentiment d’être floué. Ce n’était pas la question matérielle. C’est un lieu spécial avec un vrai pouvoir d’attraction », souligne Jean-Michel Beaudouin.
L’écho médiatique
Rapidement la presse a relaté son histoire. « L’écho médiatique donné au prix bradé a naturellement attiré tous ceux qui flairaient la bonne affaire », explique Jean-Michel Beaudouin. L’article du Pays Malouin a été repris dans le Fois et dans le Figaro immobilier.
Cette adjudication était soumise à une clause de surenchère dans un délai de dix jours à partir de la vente.
Trois personnes ont manifesté leur intérêt en proposant une offre supérieure à 10 % des 1,1 million d’euros. « La première vente a alors été annulée et une nouvelle adjudication programmée pour la Houbarderie le 24 janvier 2024. »
Un accident de procédure
Sauf qu’entre temps l’avocat du propriétaire a fait valoir « un accident de procédure parce que la somme réclamée par la banque avait été payée ». La nouvelle vente de janvier est donc annulée.
Jean-Michel Beaudouin garde sa malouinière et prend un peu du recul sur cette histoire. « Les contentieux entre les banques et leurs clients arrivent souvent », se lamente celui qui vit en Suisse et n’habite pas dans cette malouinière, mais en possède une autre dans le secteur où il aime passer du temps.
On a ‘survécu’ parce que nos intérêts ne sont pas en France. Je me dis que le pauvre agriculteur ou l’employé n’auront pas cette chance. De nombreuses personnes sont venues me trouver pour me raconter leur désarroi.
Reste que le contentieux avec la banque n’est pas réglé. « On va se faire rembourser », avance Jean-Michel Beaudouin. C’est la Cour d’appel de Nantes qui doit examiner cette affaire. La date n’est pas encore connue. « On va aller jusqu’au bout », clame-t-il.
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