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La BCE : une inflation élevée pendant encore deux ans

by Nouvelles
La BCE : une inflation élevée pendant encore deux ans

2024-06-20 12:15:09

Une reprise plus forte que prévu, mais aussi une inflation plus tenace que prévu. La bonne nouvelle est que 2024 se confirme avec une expansion économique vigoureuse, mais le bulletin économique de juin de la BCE prévoit que les hausses de prix persisteront à des niveaux élevés « pendant une grande partie de l’année prochaine », compliquant l’évaluation des mouvements de politique monétaire. Et cela attire davantage l’attention que par le passé sur la viabilité des finances publiques. Et un effort « immédiat » est demandé aux pays fortement endettés et déficitaires élevés, comme la France et l’Italie. Une alarme qui intervient au lendemain de l’ouverture de la procédure d’infraction pour déficit excessif par la Commission européenne.

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par notre correspondant MARCO BRESOLIN


Le rebond de l’économie européenne reste significatif après cinq trimestres de stagnation. Les trois premiers mois de l’année marquent un changement de rythme. Selon Francfort, “la reprise enregistrée par l’économie de la zone euro début 2024 a dépassé les niveaux attendus par les experts de la BCE dans les projections de mars dernier, grâce à l’impulsion donnée par le commerce net et l’augmentation des dépenses des familles”. Concrètement, « selon les informations les plus récentes, la croissance est appelée à se poursuivre à court terme, à un rythme plus rapide que prévu ». Le revenu disponible réel, selon la BCE, “devrait continuer à croître en présence d’une dynamique salariale robuste, de la hausse progressive de la confiance et de l’amélioration des termes de l’échange, donnant lieu à une reprise tirée par la consommation en 2024”. Toutefois, des risques baissiers demeurent, principalement dictés par le contexte géopolitique difficile.

Sur le front de l’inflation, la situation est plus incertaine. S’il est vrai que le processus de normalisation se poursuit, le chemin sera « semé d’embûches », comme l’a souligné à plusieurs reprises la présidente Christine Lagarde. «La plupart des mesures de l’inflation sous-jacente ont de nouveau baissé en avril, dernier mois pour lequel des données sont disponibles, confirmant le tableau d’une réduction progressive des pressions sur les prix», note l’introduction du chapitre sur les prix. Ce qui change bientôt de ton. «L’inflation intérieure reste cependant élevée. Les salaires continuent de croître à un rythme soutenu, compensant ainsi les hausses passées de l’inflation. En raison de l’échelonnement du processus d’ajustement des salaires et du rôle important des paiements ponctuels, il est probable qu’il y ait une fluctuation des coûts du travail à court terme”, souligne-t-on. C’est pour cette raison que l’on prévoit une persistance encore marquée pendant “la majeure partie de l’année prochaine”. En particulier, « l’inflation mesurée sur l’IPCH hors énergie et produits alimentaires (IPCHX) devrait rester supérieure à l’inflation globale pendant une grande partie de l’horizon temporel considéré, tout en poursuivant sa trajectoire descendante, bien qu’à un rythme lent et avec une prévalence en 2025 et 2026 ». . C’est pourquoi Francfort ne veut pas se lier les mains à une trajectoire prédéfinie de réduction du coût de l’argent, après la première baisse des taux en juin dernier.

Mais le chapitre le plus épineux en est un autre. « Les pays très endettés doivent agir aujourd’hui pour se préparer aux défis futurs », soulignent les économistes de Francfort.. La recommandation, qui a le goût d’un avertissement sans précédent, de la Banque centrale européenne est claire. Des questions telles que « le vieillissement de la population, l’augmentation des dépenses de défense, la numérisation et le changement climatique entraîneront d’importantes charges budgétaires dans les décennies à venir », note Francfort dans un rapport complémentaire au bulletin économique. C’est pourquoi des pays comme l’Italie et la France, tel est le message sous-jacent, doivent adopter des initiatives pour garantir la soutenabilité de la dette publique à long terme. Le risque, en cas d’inaction, est celui de se retrouver face à trop d’inconnues à la fois.

La pression pour empêcher la zone euro d’entrer dans un nouveau cercle vicieux a rarement été aussi forte. L’étude des experts de Francfort intervient à un moment historique particulier. Dans de nombreux pays, la droite a gagné du terrain dans les urnes, le renversement de la politique restrictive de la BCE a commencé après deux années d’inflation au-dessus des niveaux de sécurité, et les dépenses liées aux primes et aux incitations pandémiques pèsent sur les finances publiques. Et la demande d’écarts budgétaires est normale. La BCE exige que les économies les plus vulnérables maintiennent la barre droite et continuent de réduire leurs déficits et leur dette. “Il faut agir aujourd’hui, notamment dans les pays très endettés qui sont confrontés à des taux d’intérêt élevés et aux risques associés”, note l’institution dirigée par Christine Lagarde.

L’attention de Francfort est maximale. Comme l’explique le document, “les politiques économiques devraient chercher à réduire progressivement les niveaux élevés de dette publique et à préparer l’avenir, ce qui contribuera également à garantir un environnement sain pour la conduite de la politique monétaire unique de la zone euro”. Pour atteindre un ratio dette publique/PIB de 60% d’ici 2070 par rapport aux niveaux d’endettement actuels – lit-on – «les gouvernements de la zone euro devraient augmenter immédiatement et de manière permanente leurs soldes primaires d’une moyenne de 2% du PIB, mais 16 pays de la zone euro auraient besoin d’une ajustements juste pour maintenir leurs niveaux d’endettement actuels, avec une épargne moyenne nécessaire égale à 1,4% du PIB. » Au total, souligne la BCE, “pour aller plus loin et réduire la dette à 60% du PIB, il faudrait, en moyenne, des économies supplémentaires égales à 0,6% du PIB dans la zone euro”. Le plus grand fardeau pèserait sur les pays dont les finances publiques sont en plein désarroi.

Tous les regards sont tournés vers les sept personnes qui ont reçu la notification d’ouverture de la procédure d’infraction pour déficit excessif. Dont les deux particulièrement observés par les investisseurs, la France et l’Italie. Le premier après la dissolution de l’Assemblée nationale qui amènera les citoyens aux urnes. La seconde, comme le souligne Citi, est due à l’isolement du débat sur les “meilleurs emplois” européens. Et, ce qui n’est pas moins pertinent, pour la dette publique élevée et l’énorme déficit résultant du Superbonus, dans le cas de Rome.



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