La Belgique et quatre partenaires vont développer un petit réacteur nucléaire

La Belgique et quatre partenaires vont développer un petit réacteur nucléaire

“Nous sommes précurseurs dans la lutte contre le réchauffement climatique.” Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) est fier du consortium sur lequel un accord a été trouvé mercredi matin. L’institut de recherche belge SCK CEN s’associe aux chercheurs italiens d’Enea, aux chercheurs roumains de Raten, à l’entreprise américaine Westinghouse – qui a déjà construit des centrales nucléaires en Belgique – et à l’entreprise italienne Ansaldo Nucleare.

L’intention est d’unir nos forces pour construire un SMR (petit réacteur nucléaire) innovant refroidi au plomb. (voir encadré). Il s’agit d’un « réacteur rapide », qui produit des déchets moins hautement radioactifs. Ce SMR pourrait également utiliser le combustible usé des réacteurs actuels comme nouveau combustible.

Manifestation à Mol

Dans le protocole d’accord signé mercredi par le Premier ministre De Croo et le président roumain Klaus Johannis, un plan par étapes a été convenu. Cela commence par un petit réacteur de démonstration qui devrait être implanté à Mol d’ici 2035. Le réacteur doit démontrer que le projet est techniquement possible. Si tout se passe bien, le premier « vrai » réacteur sera construit à Pitesti, en Roumanie, avec une capacité de 300 mégawatts.

Le développement du réacteur de Pitesti a été préparé pendant dix ans par trois des partenaires avec lesquels le SCK CEN travaille désormais. “Nous combinons nos compétences pour travailler sur un produit final”, déclare Peter Baeten, directeur général du SCK CEN.

Peter Baeten. — © Boumediene Belbachir

“Nous nous inscrivons ainsi dans notre mission historique d’être pionnier en matière de technologie nucléaire, comme nous l’étions avant la construction des centrales nucléaires de Doel et Tihange”, déclare Derrick Gosselin, président du conseil d’administration de SKC CEN. Il voit ce projet comme une première étape d’un plan d’industrialisation qui devrait permettre à la Belgique de prendre en charge au maximum la construction de tels réacteurs.

100 millions d’euros

Le gouvernement belge a déjà promis 100 millions d’euros pour développer le nouveau SMR. La contribution des autres partenaires devrait s’élever à 75 millions d’euros. Un financement gouvernemental sera également nécessaire pour les prochaines phases, ce qui dépendra des gouvernements ultérieurs.

Le SCK CEN espère que les SMR pourront fournir les premières électricités d’ici 2040-2045, en fonction de la vitesse à laquelle ils se développeront. Les SMR produiront non seulement de l’électricité pour compléter les énergies renouvelables, mais pourront également créer de l’hydrogène ou de la chaleur si l’énergie éolienne et solaire génère suffisamment d’électricité. Cette combinaison rendra important la recherche de localisations proches des pôles industriels.

Avant que la construction d’un SMR ne commence, la loi sur la sortie du nucléaire doit encore être modifiée. Il y a longtemps que des projets de loi au Parlement auraient rendu cela possible, mais ils n’ont pas été traités. Selon Baeten, les politiques ont jusqu’en 2027-2028 pour prendre une décision. Une modification de la loi n’est pas nécessaire pour la construction d’un réacteur de démonstration.

L’intention est que cet accord soit inclus dans le sommet nucléaire que le gouvernement belge organisera en mars 2024 en collaboration avec l’AIEA, l’agence internationale de l’énergie atomique.

Qu’est-ce qu’un SMR ?

Un SMR, ou petit réacteur nucléaire, est un réacteur nucléaire compact d’une puissance limitée, jusqu’à 300 mégawatts. On en attend beaucoup pour remettre sur la bonne voie le secteur de l’énergie nucléaire, confronté à des délais et des coûts de construction qui ne cessent de croître.

L’avantage d’un SMR est que vous pouvez produire les pièces en série dans une usine. Le réacteur peut ensuite être monté comme une sorte de réacteur préfabriqué. Cela devrait être moins cher et plus rapide. Les petites capacités les rendent également plus flexibles dans leur utilisation, en complément du vent et du soleil. En plus de l’électricité, ils peuvent également produire de l’hydrogène et de la chaleur. Ils sont également plus sûrs car ils ne nécessitent pas d’électricité pour leur refroidissement en cas d’arrêt du réacteur.

Reste à savoir si les SMR sont également économiquement réalisables. Les concepteurs plus avancés dans le développement d’un SMR, comme l’américain NuScale, ont déjà dû augmenter considérablement leurs coûts.

Il existe déjà environ soixante-dix modèles de SMR, certains plus concrets que d’autres. Environ la moitié s’appuie sur des réacteurs à eau légère existants, comme ceux de Doel et Tihange, qui utilisent l’eau comme caloporteur. Le projet initial du SCK CEN prévoyait que son réacteur utiliserait du plomb comme caloporteur. Cela rend possible un « réacteur rapide », qui produit moins de déchets hautement radioactifs et pourrait utiliser le combustible usé des réacteurs actuels comme nouveau combustible.

Le SCK CEN a de l’expérience avec cette technologie. Des travaux sont déjà en cours à Mol sur Myrrha, qui sera le tout premier réacteur de recherche alimenté par un accélérateur de particules. Myrrha est également un réacteur rapide, il utilisera un mélange métallique de plomb et de bismuth comme liquide de refroidissement. (Première Guerre mondiale)

2023-11-08 12:38:01
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