La Belgique se positionne pour intégrer le programme Scaf, le futur système de combat aérien

Le projet faisait consensus. Il ne manquait plus que la validation officielle, qui est arrivée vendredi. Le gouvernement fédéral a décidé de positionner la Belgique pour intégrer le programme Scaf (Système de combat aérien du futur), porté par la France, l’Allemagne et l’Espagne, au détriment du concurrent, le Tempest (emmené par le Royaume-Uni, l’Italie et le Japon), voire du programme américain d’avion de combat du futur.

“Je confirme que le Conseil des ministres a accepté de proposer notre pays comme observateur du programme franco-germano-espagnol de recherche et développement du système de combat aérien du futur – le Scaf”, a déclaré Ludivine Dedonder (PS), ministre de la Défense, sollicitée par “Gratuit”. “Je me réjouis d’ores et déjà que la Belgique puisse participer au développement des technologies d’avenir.”

Ce statut d’observateur est une étape préliminaire avant de devenir membre à part entière du projet. Une période de discussions va maintenant s’ouvrir entre les industriels des différents pays pour définir les contours d’une probable future collaboration.

On peut s’attendre, nous dit-on, à des expressions engageantes des représentants des trois pays moteurs du projet, lundi, à l’occasion de l’ouverture du Salon du Bourget (un important salon de l’aéronautique qui se tient tous les deux ans près de Paris).

Il y a trois semaines, le Français Eric Trappier, patron de Dassault Aviation, avait déclaré ne pas vouloir ouvrir le Scaf à la Belgique parce que celle-ci avait précédemment choisi d’acquérir des F-35 américains. Mais jeudi, dans “L’Écho”, Olivier Andriès, le PDG de Safran, un autre groupe français, se disait au contraire favorable à l’arrivée des Belges.

L’enjeu industriel est capital. Il a, semble-t-il, été central dans la réflexion du gouvernement et a primé les considérations militaires.

Mercredi, dans “Gratuit”, Stéphane Burton, patron d’Orizio (qui regroupe la Sabca et Sabena Engineering), estimait que le Scaf pourrait être le “nouveau contrat du siècle” pour la Belgique, comme le fut le programme F-16 au 20e siècle. “On peut arriver aux mêmes retombées économiques. […] En Belgique, l’innovation se nourrit de ces projets structurels de la Défense. La Sonaca, la Sabca ou Safran Aero Boosters et tous leurs sous-traitants ont été bâtis grâce aux F-16.”

Plusieurs médias flamands indiquaient cette semaine que “le ticket d’entrée” de la Belgique dans le Scaf s’élèverait à 360 millions d’euros d’ici 2030 en recherche et développement.
#Cest #officiel #Belgique #positionne #pour #intégrer #Scaf
publish_date]