19 juin 2024 — L’organisation de consommateurs basée à Bruxelles SAFE plaide pour des niveaux maximaux d’acrylamide plus stricts dans les produits alimentaires afin de réduire les risques pour la santé.
L’organisation a lancé une nouvelle campagne de sensibilisation à l’acrylamide – une substance potentiellement cancérigène libérée lors de la cuisson des aliments à haute température – ainsi que la publication d’un document de position plaidant pour des règles plus strictes sur la présence de cette substance dans les aliments.
SAFE – acronyme de Safe Food Advocacy Europe – est une organisation européenne de consommateurs basée à Bruxelles et spécialisée uniquement dans le secteur alimentaire.
Il renforce les efforts de sensibilisation à l’acrylamide et plaide pour l’établissement de limites strictes quant à sa présence dans les aliments.
Exiger la protection de la santé humaine
SAFE exhorte les décideurs politiques européens à prendre des mesures décisives pour protéger la santé publique.
Les niveaux de référence actuels fixés par la Commission européenne se sont révélés inefficaces pour protéger de manière adéquate la santé des consommateurs, affirme l’organisation. SAFE appelle à des niveaux maximaux juridiquement contraignants pour toutes les catégories alimentaires dans lesquelles l’acrylamide présente un risque pour la population et en particulier pour les enfants.
Ces catégories comprennent des aliments populaires tels que les chips, les céréales pour petit-déjeuner et les frites.
L’alimentation des enfants et des bébés à l’honneur
SAFE préconise également une réglementation stricte des niveaux d’acrylamide dans les aliments pour bébés, suggérant un niveau maximum bien inférieur à la valeur de 50 μg/kg, car des études indiquent que des niveaux aussi bas que 1 μg/kg sont facilement réalisables.
L’organisation affirme que des niveaux plus élevés pourraient entraver les efforts visant à minimiser la teneur en acrylamide. Pour les biscuits destinés aux enfants, SAFE demande un niveau maximum nettement inférieur à la référence actuelle de 150 μg/kg.
Il recommande également de réduire le niveau de référence pour les céréales pour petit-déjeuner consommées par les enfants de moins de trois ans et appelle à des réglementations plus strictes pour protéger ce groupe vulnérable.
De plus, SAFE propose l’inclusion de nouvelles catégories d’aliments comme les noix grillées et les chips de légumes dans la réglementation sur l’acrylamide en raison des niveaux élevés détectés dans ces catégories d’aliments dans de nombreuses études, qui soulignent la nécessité d’un changement réglementaire.
SAFE a publié un document de position soulignant des préoccupations cruciales concernant les niveaux d’acrylamide dans les aliments.Une ambition permanente
Les tests menés par SAFE et ses membres dans toute l’Europe ont souligné le besoin urgent de nouvelles réglementations pour limiter l’acrylamide dans divers aliments dès 2017. En 2023, CVUA Stuttgart a détecté des niveaux élevés d’acrylamide — atteignant jusqu’à 3 500 μg/kg dans les chips de légumes — dans divers catégories d’aliments, telles que les frites, le pain à base de blé, le pain croustillant, le café instantané, le pain d’épices, les craquelins, les cornflakes et les céréales pour petit-déjeuner.
L’acrylamide, un composé chimique formé lors des processus de cuisson, présente des risques importants pour la santé des consommateurs, en particulier des nourrissons et des jeunes enfants.
L’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) a confirmé les résultats liés à la génotoxicité, et des études récentes ont également établi d’autres associations entre l’acrylamide alimentaire et certains cancers. Cependant, les consommateurs ne sont souvent pas conscients du problème.
SAFE estime que sa campagne destinée aux consommateurs les sensibilisera aux risques associés à l’acrylamide. En plus d’éduquer le public sur la façon de reconnaître l’acrylamide, la campagne fournira des conseils sur la façon de préparer et de cuisiner des aliments à la maison en toute sécurité.
Plus tôt cette année, la filiale du groupe Kerry, c-LEcta, a examiné les défis de l’industrie du café face à l’acrylamide. La société de biotechnologie basée en Allemagne formule des produits enzymatiques basés sur la plate-forme technologique enzymatique exclusive ENESYZ et a récemment développé l’Acrylerase, une enzyme alimentaire pour réduire l’acrylamide dans le café instantané et les boissons à base de café prêtes à boire.
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