Vaccination contre le VPH au collège : la campagne débutera en octobre
À partir de cette année, la vaccination contre le virus du papillome humain (VPH) est proposée à tous les élèves de cinquième. Elle est gratuite, facultative et soumise à l’autorisation des parents. La Croix-Rouge française sera responsable de la vaccination sur le littoral et l’Emspec dans l’intérieur du pays, à partir du mois prochain. Le mois de septembre sera consacré à l’information des parents et des élèves.
Dans les pays les plus avancés en matière de prévention du VPH, le nombre de personnes infectées par les souches de VPH responsables du cancer du col de l’utérus a diminué de plus de 90%. On sait que la France est l’un des pays les plus en retard en matière de vaccination contre le VPH et la Guyane est encore plus en retard. Seulement 15% des filles de 11 à 19 ans ont reçu au moins une dose de vaccin en Guyane, contre 33% au niveau national. L’Allemagne est le deuxième pays le plus en retard en Europe, avec un taux de vaccination entre 40% et 50%. En revanche, vingt pays affichent une couverture vaccinale supérieure à 75%, dont le Royaume-Uni (82%), le Portugal (81%) et la Suède (80%).
Pourtant, l’infection au VPH peut entraîner différents types de cancers, notamment du col de l’utérus, de l’oropharynx, de l’anus, du pénis, de la vulve et du vagin. Environ 90% de ces cancers pourraient être évités grâce à la vaccination. C’est pourquoi Emmanuel Macron a annoncé en début d’année que la vaccination sera proposée gratuitement à tous les élèves de cinquième. L’objectif du président de la République est d’atteindre une protection de 80% des élèves d’ici 2020.
La vaccination sera déployée en Guyane et proposée aux élèves de cinquième. Elle sera gratuite, facultative et soumise à l’accord des parents. La Croix-Rouge française sera chargée de la vaccination sur le littoral, tandis que les équipes mobiles de santé publique en communes (Emspec) s’occuperont des communes de l’intérieur. Le mois de septembre sera consacré à la sensibilisation et à l’information des parents et des élèves. La vaccination proprement dite débutera en octobre pour la première dose, suivie d’une seconde dose six mois plus tard.
La vaccination sera entièrement gratuite. Pour les enfants bénéficiant d’une couverture sociale, 65% des frais seront pris en charge par la CGSS et 35% par l’ARS grâce au fonds d’intervention régional (FIR). Pour les enfants sans couverture sociale, le FIR prendra en charge 100% des frais.
La Guyane n’est pas totalement novice en matière de vaccination contre le VPH au collège. En avril 2019, le territoire a été choisi avec la région Grand Est pour bénéficier de cette vaccination en avant-première. En raison de la pandémie de Covid-19, elle a été retardée et a commencé l’année dernière à Maripasoula, puis à Saint-Georges. Selon le Dr Cyril Rousseau, médecin coordinateur des CDPS, ces opérations ont été un “succès” avec un taux d’acceptation parental élevé malgré le contexte post-Covid de défiance vis-à-vis de la vaccination.
La couverture vaccinale est la meilleure à Kourou et dans les Savanes, où près d’un quart des adolescentes ont reçu au moins une dose, contre seulement 9% à Cayenne. Pour convaincre les parents hésitants, le Dr Alain Fornet, médecin généraliste à Kourou, cite l’exemple de l’Australie où la vaccination contre le VPH a permis de réduire de manière significative le nombre de femmes infectées.
La vaccination contre le VPH est recommandée pour les filles et les garçons dès l’âge de 11 ans. Son efficacité et sa sécurité sont prouvées. Tous les pays européens ont introduit la vaccination dans leurs programmes nationaux depuis 2018. En France, plus de six millions de doses ont été administrées depuis plus de dix ans, sans qu’aucun lien avec les maladies auto-immunes n’ait été démontré.
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2023-09-07 01:26:52
