La campagne de vaccination contre l’influenza au Québec atteint ses cibles

        

Après de nombreux appels à la vaccination contre la grippe, le gouvernement québécois atteint ses objectifs. Selon les dernières données disponibles, 87 % des résidents en CHSLD ont été vaccinés, dépassant ainsi l’objectif fixé à 70 %. Dans les Résidences Privées pour Aînés (RPA), le taux de vaccination atteint 73 %, dépassant le seuil de 60 %. Quant aux personnes de 70 ans et plus vivant à domicile, 60 % d’entre elles ont été vaccinées, conforme aux souhaits du Québec. Le directeur national de la santé publique, le Dr Luc Boileau, s’en réjouit, d’autant plus que la saison de la grippe bat toujours son plein.

        

Le taux de positivité à la grippe était de 20 % fin décembre. Il est actuellement de 18 %. “La grippe circule encore de manière importante”, indique le Dr Boileau dans une interview accordée au Devoir. “Nous surveillons la situation de près, mais nous ne sommes pas inquiets d’une résurgence qui pourrait être dramatique.”

        

Moins de personnes atteintes de la grippe se rendent aux urgences et doivent être hospitalisées par rapport au début de l’année, lorsque les taux d’occupation des civières atteignaient des sommets. “Au tout début de janvier, nous avions plus de 1500 personnes diagnostiquées [recevant un diagnostic de grippe aux urgences] dans la semaine”, précise le Dr Boileau. “Nous en avions environ 250 qui étaient hospitalisées. Si l’on regarde la semaine dernière, nous sommes descendus en dessous de 1000 diagnostics de grippe, et pour les hospitalisations, nous sommes à une centaine.”

        

Bonne nouvelle, le vaccin contre la grippe administré cette année serait efficace. “Les données de l’Alberta montrent un taux d’efficacité supérieur à 60 %, et nous anticipons que nos données au Québec seront aussi bonnes, sinon peut-être meilleures”, affirme le directeur national de la santé publique.

        

En ce qui concerne la COVID-19, le Dr Boileau en dresse un “portrait évolutif très rassurant”. Le taux de positivité est passé de 25 % la semaine du 10 décembre à 7 % la semaine du 11 février. Le sous-variant JN.1 a pris le pas sur tous les autres, représentant désormais près de 96 % des cas. “Nous n’avons pas d’autres sous-variants en ce moment qui sont une source d’inquiétude”, déclare-t-il.

        

Le taux de vaccination contre la COVID-19 chez les aînés est moins élevé que celui contre la grippe en raison de la propagation importante de la COVID-19 à l’automne (78 % en CHSLD, 70 % en RPA et 57 % chez les 70 ans et plus à domicile).

        

Amélioration dans les urgences

        

Les urgences restent fréquentées en raison des virus respiratoires. Mais la situation s’est “globalement” améliorée au cours du dernier mois, selon la Dre Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec. Selon le site Index Santé, le taux moyen d’occupation des civières dans les hôpitaux québécois était de 115 %  le jeudi matin et de 124 % dans l’après-midi. Il dépassait souvent les 130 % en janvier.

        

“Mais il y a encore des sites où c’est vraiment difficile”, précise la D^re Morris. “Nous voyons des taux de 160 %, 180 %, voire 200 %.” Par exemple, jeudi après-midi, le taux d’occupation était de 175 % à l’hôpital de Saint-Eustache, de 181 % à l’hôpital Anna-Laberge à Châteauguay, et de 206 % à l’hôpital Royal Victoria à Montréal, selon Index Santé.

        

Selon la Dre Morris, le “suivi plus serré” effectué auprès des établissements de santé pour réduire la pression sur les urgences commence à porter ses fruits. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, a donné à Michel Delamarre, nouveau coordonnateur de l’accès, le mandat de mettre en œuvre les recommandations formulées — l’an dernier — par la cellule de crise des urgences. “Nous constatons que la mentalité est en train de changer un peu, reconnaissant que le fait que les urgences débordent ne signifie pas que le reste du système doit se dérober”, indique Dre Morris.

        

Des directeurs de la “fluidité hospitalière” ont été nommés dans tous les établissements de santé, selon le Dr Gilbert Boucher, président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence et membre de la cellule de crise du gouvernement. “Michel Delamarre travaille beaucoup avec les directeurs généraux des hôpitaux”, affirme le médecin, membre du comité de transition de Santé Québec. “C’est la première année que nous interpellons vraiment directement les directeurs généraux des établissements.”