À bientôt 33 ans, le deuxième ligne originaire de Wallis et Futuna dispute sa première coupe du monde avec l’équipe de France. Actuellement sous les couleurs du LOU (Lyon Olympique Universitaire), il est l’un des plus anciens du XV de France.
Dans la famille Taofifenua, le rugby est inscrit dans l’ADN. Alors Romain n’a pas eu beaucoup de difficulté pour trouver sa voie. En son temps, son père était un rugbyman respecté du côté de Grenoble, et il a su transmettre sa passion de l’ovalie à ses fils. Car en plus de Romain, les deux autres fils Taofifenua jouent également au rugby. Sébastien au Lyon Olympique universitaire (LOU) et Killian du côté de Biarritz. Romain lui est tombé dans la marmite dès l’âge de 4 ans. Il fait ses classes dans plusieurs clubs de Grenoble, avant de prendre la direction de Limoge dans le sillage de son père – nommé entraîneur-général du club de Limoges – à l’âge de 15 ans.
Deux ans à apprendre près de papa, puis le grand Romain qui mesure près de 2m déjà, s’en va à Clermont avant de rejoindre USAP Perpignan. Là-bas, il termine sa formation et découvre le monde professionnel en 2010. Tout va vite pour Romain. En 2012, il devient international français en prenant part à la tournée du XV de France en Argentine. L’année suivante, en 2013, il découvre le tournoi des six nations. Une ascension fulgurante, pour le jeune Taofifenua. “Avant, on allait voir jouer notre père, aujourd’hui c’est l’inverse” raconte-t-il dans une interview pour le Midi Olympiques. Mais ses prestations ne séduisent pas le staff, qui décide de le remplacer en équipe de France. C’est le début de ses rendez-vous manqués sous la tunique tricolore.
En 2014, il quitte l’USAP et signe à Toulon. Dans le club de la “Rade”, le Wallisien doit se faire violence pour se débarrasser de cette étiquette de ” nonchalant ” qui le suit depuis ses débuts. Pourtant, Romain est un joueur mobile, assez bon balle en main. “J’ai un jeu plutôt physique, mais à côté de ça j’aime bien porter le ballon “, dit-il. Toulon, c’est un bon tremplin pour sa carrière. Chez les rouges et noirs, il remporte la coupe d’Europe 2015 et est proche de remporter le bouclier de Brennus en 2017.
Le deuxième ligne retrouve l’équipe de France en 2015 à l’occasion du tournoi des six nations et est en bonne position pour participer à la Coupe du Monde organisée cette année-là en Angleterre et au Pays de Galles. Mais au moment du choix des sélectionnés, il n’est pas retenu dans le groupe des 36. Le même scénario se reproduit en 2019, cette fois pour la Coupe du Monde organisée au Japon. Ces expériences vont lui forger un caractère. Romain se transforme et devient un incroyable finisseur en s’intégrant de plus en plus au jeu. Des progrès qui lui ouvrent les portes des Bleus pour de bon, et surtout la confiance du sélectionneur, Fabien Galthié. “Romain montre une grosse présence, un gros investissement, il mérite sa place. […] C’est un finisseur […] à chaque match, il a su répondre à des situations toujours différentes ou à des situations d’urgence” disait de lui le coach du XV de France en 2021.
Installé enfin durablement dans le XV de France, Romain reste un homme de confiance pour le sélectionneur. Même s’il n’est pas un titulaire en puissance, c’est un joueur fiable en sortie de banc. En 2022, il réalise le Grand Chelem avec les Bleus. Après avoir tout donné pour aller au bout de son rêve, le Wallisien est retenu dans le groupe pour disputer la coupe du monde en France. L’apothéose d’une carrière menée vitesse grand V.
“C’est une fierté, un honneur incroyable. […] C’est ma première coupe du monde, alors que ça fait un moment que je suis dans le circuit. […] je suis plutôt sur la fin de ma carrière, donc je vais en profiter à fond car c’est sans doute la dernière ”
Romain Taofifénua
La 1ère
À bientôt 33 ans [le 14 septembre], “Tao” sait que ses plus belles années de carrière sont derrière lui.
Depuis 2021, l’ainé de la famille Taofifénua évolue du côté du LOU [Lyon Olympique universitaire]. Dans son nouveau club, il continue de garnir son armoire à trophée en remportant le challenge européen en 2022. Le joueur originaire du pacifique, n’a plus qu’un seul souhait maintenant pour boucler sa belle carrière : “gagner la coupe du monde”. L’histoire est en marche désormais.
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