4 minutes de lecture Dernière mise à jour : 10 août 2024 | 15h09 IST
Après 17 mois derrière les barreaux, Manish Sisodia, ancien vice-ministre en chef de Delhi et chef du parti Aam Aadmi (AAP), a été libéré sous caution par la Cour suprême. Sa libération fait suite à la réaffirmation par la Cour suprême du principe juridique selon lequel la caution est la règle et la prison l’exception.
Sisodia, visiblement ému, a été accueilli par une foule nombreuse de partisans, dont les chefs du parti Atishi Marlena et Sanjay Singh, à sa sortie de la prison de Tihar vendredi. Sisodia a exprimé sa gratitude au Dr BR Ambedkar et à la Constitution, à qui il a attribué le mérite de sa libération.
Politique sur l’alcool à Delhi : arrestation de Manish Sisodia
Manish Sisodia a été arrêté en février 2023 par le Bureau central d’enquête (CBI) pour blanchiment d’argent lié à la politique sur l’alcool de Delhi, désormais annulée. Après son arrestation, Sisodia a démissionné de son poste de vice-ministre en chef et de ses 18 portefeuilles ministériels, bien qu’il reste membre élu de l’Assemblée législative (MLA).
La Cour suprême, tout en accordant la libération sous caution, a critiqué les tribunaux inférieurs pour avoir refusé à plusieurs reprises la libération sous caution de Sisodia. Le banc des juges BR Gavai et KV Viswanathan a souligné l’importance du principe établi dans le jugement historique de 1977 de l’affaire « État du Rajasthan contre Balchand alias Baliya », où la Cour a statué que la libération sous caution devait généralement être accordée à moins qu’il n’y ait des raisons impérieuses de la refuser, comme le risque que l’accusé s’enfuie, fasse obstruction à la justice ou intimide les témoins.
Quel est le principe « la caution est la règle » ?
Le principe selon lequel « la mise en liberté sous caution est la règle et la prison l’exception » souligne qu’un accusé ne doit pas être soumis à une incarcération prolongée sans procès, sauf dans les cas où il existe un risque important pour le processus judiciaire. Cette doctrine est la pierre angulaire de la jurisprudence indienne, garantissant que la liberté individuelle ne soit pas indûment compromise.
Comment le double test de la PMLA pose des défis en matière de caution
Dans les affaires impliquant la loi sur la prévention du blanchiment d’argent (PMLA), obtenir une mise en liberté sous caution devient particulièrement difficile en raison des « doubles conditions » strictes imposées par l’article 45(1) de la loi. L’amendement de 2018 à la PMLA a rétabli ces conditions, obligeant le tribunal à être convaincu que l’accusé n’est pas coupable de l’infraction et qu’il est peu probable qu’il commette une infraction pendant sa mise en liberté sous caution. Cela déplace effectivement la charge de la preuve sur l’accusé, ce qui complique le processus de mise en liberté sous caution.
Les motifs de la Cour suprême concernant la libération sous caution de Sisodia
Dans le cas de Sisodia, la Cour suprême a jugé que le retard prolongé du procès et la durée de l’emprisonnement étaient des motifs valables pour accorder une libération sous caution. La Cour a souligné l’importance du droit à un procès rapide, affirmant que « chaque jour compte » en matière de liberté individuelle. Le CBI et la Direction de l’application des lois (ED) avaient plaidé pour des conditions de libération sous caution strictes similaires à celles imposées au ministre en chef de Delhi, Arvind Kejriwal, mais la Cour a rejeté cette demande, affirmant que chaque cas doit être évalué selon ses propres mérites.
Maintenant que Sisodia a été libéré de prison, la question se pose : reviendra-t-il au poste de vice-ministre en chef ?
Manish Sisodia peut-il être réintégré au poste de vice-ministre en chef du gouvernement de Delhi ?
Avec sa libération, les spéculations vont bon train quant à un éventuel retour de Sisodia au sein du gouvernement de Delhi, d’autant plus que la ville doit organiser des élections législatives dans six mois. Sa reconduction dans le gouvernement se heurte toutefois à d’importants défis procéduraux et politiques. Le processus de réintégration de Sisodia au poste de ministre nécessiterait normalement une recommandation du ministre en chef, actuellement emprisonné, ce qui compliquerait tout retour politique immédiat.
Selon les médias, les dirigeants et les partisans de l’AAP sont divisés sur la meilleure marche à suivre pour Sisodia. Certains affirment que son expertise et son leadership sont nécessaires de toute urgence au sein du gouvernement, en particulier dans le contexte politique actuel. D’autres suggèrent qu’il pourrait être plus efficace pour renforcer le cadre organisationnel du parti avant les prochaines élections.
Un autre facteur qui entre en ligne de compte est la santé de Sisodia et de sa femme. Ces considérations personnelles sont susceptibles d’influencer sa décision.
Première publication : 10 août 2024 | 15h09 IST