En effet, l’Inde résiste aux pressions occidentales pour participer aux sanctions contre la Russie ou pour condamner la guerre. Il continue de conclure des accords sur le pétrole et les armes avec la Russie. Dans le même temps, Modi cherche des connexions économiques et technologiques avec l’Europe et les États-Unis. Comment cela s’articule-t-il ?
Du point de vue indien, cela convient très bien. La situation géopolitique semble très favorable, elle offre à l’Inde de nombreuses opportunités. Le gouvernement agit avec pragmatisme et sobriété. Le partenariat n’est pas entendu ici comme un principe catégorique d’exclusion. L’Inde veut être un partenaire mais connaît sa valeur.
L’Inde n’est-elle pas encore le géant endormi de l’économie mondiale ?
Cette image persiste, mais je la considère dépassée. Nous parlons maintenant de la cinquième plus grande économie du monde. Le géant ne dort plus, avec une croissance de 6 à 7 % par an, il talonnera bientôt l’Allemagne. Cependant, l’économie y est encore relativement peu intégrée aux marchés mondiaux. Le commerce bilatéral avec l’Allemagne ne représente que 30 milliards d’euros par an. Il y a en fait encore un énorme potentiel.
