La chimiothérapie devient le nouveau standard de traitement pour les cancers du col de l’utérus localement avancés suite aux résultats de l’étude GCIG INTERLACE, présentés cette année à l’ESMO.
CE QU’IL FAUT RETENIR :
L’essai clinique : ENTRELAC GCIG
Les patients concernés : des femmes touchées par un cancer du col de l’utérus localement avancé.
Le traitement : la chimiothérapie en amont de la chimio-radiothérapie.
Les résultats : permet de retarder la réapparition du cancer de 35% et d’augmenter l’espérance de vie des patientes de 39%. Il devient de ce fait le nouveau standard en première ligne de traitement.
Depuis un quart de siècle, le seul traitement dont disposaient les oncologues pour traiter les femmes touchées par un cancer du col de l’utérus, diagnostiqué à un stade localement avancé, était la chimio-radiothérapie : une chimiothérapie administrée en même temps qu’une radiothérapie. Un traitement loin d’être satisfaisant puisqu’un grand nombre de femmes continuaient de décéder lorsque la maladie revenait sous forme métastatique.
Une amélioration de l’espérance de vie notable
L’essai clinique GCIG INTERLACE a cherché à déterminer si le fait d’administrer une chimiothérapie avant cette chimio-radiothérapie, ne permettrait pas d’améliorer les chances de survie de ces patientes. Il aura fallu 10 ans pour obtenir les résultats qui furent présentés cette année à l’ESMO.
Et ils sont sans appel. Avec 5 ans de recul, les chercheurs ont montré qu’un cycle de 6 semaines de chimiothérapie hebdomadaire, en amont de la radio-chimiothérapie, permet de retarder la réapparition du cancer de 35% et d’augmenter l’espérance de vie des patientes de 39%. Seule ombre au tableau pour les femmes : cette chimiothérapie peut entraîner une perte de cheveux contrairement à la radio-chimiothérapie seule.
Un changement de pratique facile à mettre en place
Ces résultats vont à coup sûr conduire à des changements de pratique comme le confirme le Dr Manuel Rodrigues, oncologue et chercheur à l’Institut Curie : “Cette chimiothérapie a déjà une autorisation de mise sur le marché dans cette application. Nous pourrons donc la prescrire dès demain à nos patientes”.
Présentation des résultats de survie lors du congrès de l’ESMO. En bleu, la courbe des femmes traitées par radio-chimiothérapie seule. En rouge, celle des femmes traitées en amont par de la chimiothérapie.
Émilie Groyer
Note : Correspond à des tumeurs de plus de 4 cm qui s’étendent au-delà du col de l’utérus et de l’utérus ou aux ganglions (stades IB1, IB2, II, IIIB et IVA).
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2023-10-31 01:41:28