La Chine prend des mesures pour freiner les rares manifestations nationales

La Chine prend des mesures pour freiner les rares manifestations nationales

SHANGHAI : Les forces de sécurité chinoises ont rempli lundi 28 novembre les rues de Pékin et de Shanghai à la suite d’appels en ligne pour une autre nuit de manifestations pour exiger les libertés politiques et la fin des blocages de COVID-19.

Les gens ont descendus dans les rues des grandes villes et rassemblés sur les campus universitaires à travers la Chine dans une vague de protestations à l’échelle nationale sans précédent depuis que les rassemblements pro-démocratie de 1989 ont été écrasés.

UN incendie meurtrier la semaine dernière à Urumqila capitale de la région du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine, a été le catalyseur de la colère du public, avec de nombreux blâmer les blocages de COVID-19 pour avoir entravé les efforts de sauvetage.

Pékin a accusé des “forces avec des arrière-pensées” d’avoir lié l’incendie aux mesures COVID-19.

Dans une zone du centre économique de Shanghai où des manifestants se sont rassemblés ce week-end, l’AFP a vu la police emmener trois personnes. La machine de censure en ligne de la Chine a également travaillé pour nettoyer les signes des rassemblements motivés par les médias sociaux.

Une manifestation prévue dans la capitale Pékin plus tard lundi n’a abouti à rien alors que plusieurs dizaines de policiers et de camionnettes ont étouffé un carrefour près du point de rassemblement dans le district ouest de Haidian.

Des véhicules de police bordaient la route menant au pont voisin de Sitong, où un manifestant isolé a accroché des banderoles le mois dernier dénonçant le président Xi Jinping avant d’être arrêté.

Les manifestants avaient partagé en ligne un plan pour marcher vers le pont après un rassemblement réussi la veille près de la rivière Liangma.

À Hong Kong, où des manifestations démocratiques de masse ont éclaté en 2019, des dizaines de personnes se sont rassemblées à l’Université chinoise pour pleurer les victimes de l’incendie d’Urumqi, a déclaré un journaliste de l’AFP.

“Ne détournez pas le regard. N’oubliez pas. Nous ne sommes pas des forces étrangères. Nous sommes de la jeunesse chinoise”, ont-ils crié.

Les gens ont également déployé des banderoles et tenu des fleurs dans le quartier central du centre financier, sur lequel Pékin a imposé une vaste loi sur la sécurité nationale après les manifestations de 2019.

Et à Hangzhou, à un peu plus de 170 kilomètres au sud-ouest de Shanghai, il y a eu une sécurité stricte et des manifestations sporadiques dans le centre-ville, ont montré des images circulant sur les réseaux sociaux et en partie géolocalisées par l’AFP.

CHANTS ET BANNIERES

Les manifestants ont notamment profité des rassemblements pour réclamer plus de libertés, certains exigeant même la démission du président Xi, récemment reconduit pour un troisième mandat historique à la tête de la Chine.

De grandes foules se sont rassemblées dimanche à Pékin et à Shanghai, où la police a affronté des manifestants alors qu’ils tentaient d’empêcher des groupes de converger vers la rue Wulumuqi, du nom du mandarin d’Urumqi.

La BBC a déclaré qu’un de ses journalistes avait été arrêté et battu par la police tout en couvrant les manifestations de Shanghai, bien que le ministère chinois des Affaires étrangères ait insisté sur le fait que le journaliste ne s’était pas identifié comme tel.

À Washington, la Maison Blanche a déclaré que le président Joe Biden surveillait de près les troubles. Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, n’a pas décrit la réaction de Biden aux demandes des manifestants, mais a déclaré le président a soutenu leurs droits.

“Les gens devraient avoir le droit de se rassembler et de protester pacifiquement contre les politiques, les lois ou les diktats qu’ils contestent”, a déclaré Kirby.

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak a averti que la Chine posait un “défi systémique” aux valeurs et aux intérêts du Royaume-Uni, alors que son gouvernement condamnait le passage à tabac rapporté du journaliste de la BBC.

Sunak a déclaré que la soi-disant “ère dorée” des relations entre le Royaume-Uni et la Chine annoncée par l’ancien Premier ministre David Cameron était “terminée, de même que l’idée naïve que le commerce conduirait automatiquement à des réformes sociales et politiques”.

Il a déclaré que la Grande-Bretagne aurait donc « besoin de faire évoluer notre approche de la Chine ».

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