La collaboration en Asie est nécessaire pour la transition vers un système financier à faibles émissions de carbone

La collaboration en Asie est nécessaire pour la transition vers un système financier à faibles émissions de carbone

Les pays asiatiques ont été invités à accélérer le retrait de leurs centrales électriques au charbon dans le cadre de leurs efforts visant à aller plus loin dans la décarbonisation sectorielle, ce qui aura des implications pour le secteur des investissements, selon les autorités singapouriennes. Les pays d’Asie sont invités à revoir leurs investissements dans des projets à forte teneur en carbone, tels que les projets de ciment et d’acier qui dépendent principalement du charbon comme source d’énergie.

Le retrait accéléré des centrales électriques au charbon est l’étape la plus importante pour atteindre le zéro net d’ici 2050, selon Ravi Menon, directeur général de l’Autorité monétaire de Singapour (MAS). Le banquier central s’exprimait en sa qualité de président du conseil consultatif du réseau Asie-Pacifique (APAC) de la Glasgow Financial Alliance for Net Zero (GFANZ).

Les pays asiatiques ont besoin d’une stratégie cohérente pour l’élimination progressive du charbon qui garantisse la durabilité environnementale, la sécurité énergétique et une transition socialement acceptable pour les communautés dont les moyens de subsistance dépendent du charbon. Une combinaison de collaboration publique et privée sur la décarbonisation et le financement est nécessaire.

Singapour a été un leader dans la région en termes de promotion du programme de finance durable. Le gouvernement a lancé son Plan vert de Singapour 2030 en février 2021, qui vise à contribuer à renforcer l’engagement de Singapour dans le cadre du Programme de développement durable des Nations Unies à l’horizon 2030 et de l’Accord de Paris. Il vise à réduire de moitié les émissions de carbone par rapport aux niveaux de 2010 d’ici 2030 et à atteindre zéro émission nette vers 2050.

Consultation sur l’élimination progressive du charbon

Un rapport de consultation publique, lancé par le réseau GFANZ APAC, fournit des orientations détaillées sur le financement de l’élimination progressive gérée des centrales électriques au charbon dans la région. Garantir qu’il existe des plans crédibles d’élimination progressive du charbon au niveau du gouvernement, des entreprises et des projets est la première étape, dit Menon, ajoutant que cela est essentiel pour faire face à deux risques majeurs dans les projets d’élimination progressive gérés. Le premier risque fait référence aux fuites d’émissions, dans lesquelles la fermeture d’une centrale électrique au charbon est compensée par une exploitation accrue d’autres centrales au charbon ou de nouvelles centrales au charbon en construction, et le deuxième risque fait référence à l’aléa moral, dans lequel une transaction d’élimination progressive a un effet pervers. encourage davantage de production d’électricité au charbon pour bénéficier ultérieurement d’un éventuel plan d’élimination progressive du charbon.

Une fois cette première étape franchie, la deuxième étape consiste à optimiser des résultats significatifs en termes d’impact climatique, de viabilité financière et de considérations socio-économiques. Il existe plusieurs mesures que les institutions financières peuvent prendre pour y parvenir. « Premièrement, donner la priorité aux projets qui s’alignent sur un parcours scientifique conforme aux délais fixés par des organismes internationalement reconnus », explique Menon. « Deuxièmement, veiller à ce que des mesures soient en place pour soutenir l’accès à une énergie propre sûre, fiable et abordable. »

L’évaluation des programmes en place pour atténuer les impacts socio-économiques négatifs – tels que les évaluations des coûts sociaux, l’engagement des parties prenantes, les plans de réaffectation des terres et les plans de transition des travailleurs et des communautés – constitue le troisième pilier. La dernière mesure consiste à mener une évaluation globale de la viabilité financière du projet qui inclut le coût des mesures de soutien socio-économique.

Ensuite, la dernière étape du cadre GFANZ assurera la transparence et la responsabilité des plans d’élimination progressive du charbon conformément au cadre du plan de transition Net Zero de GFANZ, explique Menon.

Activités ambrées et taxonomies vertes

L’activité orange fait partie du système de classification des feux de circulation défini par la taxonomie verte proposée par Singapour. Une taxonomie est un outil de classification qui divise les activités économiques en groupes distincts, tels que les activités vertes et les activités en transition vers le vert.

Dans le cadre du système de classification des feux de circulation, une classification orange représente les activités de transition, y compris celles qui passent au vert dans un certain laps de temps ou qui permettent des réductions significatives des émissions à court terme.

Le groupe de travail sur l’industrie de la finance verte (GFIT) du MAS a proposé une approche basée sur des mesures pour définir les activités orange, en particulier dans le secteur industriel. La production de ciment est un sous-secteur de la catégorie industrielle, selon la troisième consultation publique de la taxonomie verte de Singapour, publiée par le GFIT dans le cadre du MAS. La consultation finale du GFIT a eu lieu en juin/juillet 2023.

Il est séparément recommandé au secteur industriel, y compris le sous-secteur du ciment, de suivre une approche basée sur des mesures. Cela est dû au manque de certitude quant aux solutions technologiques permettant d’atteindre la carboneutralité dans le secteur industriel. La consultation exige que le processus de production de matières premières industrielles adopte une série de mesures de réduction des émissions.

D’autres secteurs sont couverts par les deuxième et troisième consultations publiques, notamment l’énergie, les transports, l’immobilier, l’agriculture et la foresterie, les déchets et l’eau, les technologies de l’information et des communications, le captage et la séquestration du carbone. Ces secteurs adoptent principalement une sélection technique de mesures basées sur des critères – ou dites scientifiques – et une taxonomie verte axée sur des seuils.

Un représentant majeur de cette catégorie est la taxonomie verte de l’Union européenne, Singapour et Hong Kong étant influencés par la taxonomie de l’UE.

Dans la fabrication du ciment, qui est l’un des produits à forte intensité de carbone, la catégorie orange dans la troisième taxonomie proposée fournit une liste de mesures de décarbonation ou de plans de modernisation, qui devraient être mis en place pour favoriser de meilleurs résultats en matière d’efficacité énergétique, dit MAS.

La majeure partie de la production des secteurs industriels sera nécessaire dans un avenir à faibles émissions de carbone, selon la troisième consultation. La plupart des activités du secteur industriel ne seront pas progressivement supprimées, comme le charbon, mais devront être décarbonées, comme le ciment vert ou l’acier vert.
Source : Thomson Reuters

2023-09-20 00:09:36
1695161040


#collaboration #Asie #est #nécessaire #pour #transition #vers #système #financier #faibles #émissions #carbone

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.