La compréhension grossière de la démocratie du président de la bourse allemande – économie

La compréhension grossière de la démocratie du président de la bourse allemande – économie

2024-06-09 15:20:56

À quel point la situation du site économique allemand doit-elle être mauvaise si un patron respecté du DAX comme Theodor Weimer s’emporte à ce point et doit apparemment s’exprimer avec un discours colérique ? Cette lecture s’est généralisée peu avant les élections européennes une vidéo sur Internet, dans lequel le chef de la Deutsche Börse a lancé une attaque tous azimuts : contre les feux tricolores (dominés par les « intégristes »), contre la bureaucratie (tout est « fou »), contre Bruxelles et en général : économiquement parlant , l’Allemagne est en passe de devenir un pays en développement. Les investisseurs internationaux se détourneraient.

Aux États-Unis, en revanche, tout est privé ; l’économie ne se soucie pas de « quel vieil homme deviendra président ». Là, ils disent simplement, Weimer croasse dans le micro : « Nous, en tant qu’entrepreneurs, nous dirigeons le pays. »

La vidéo de l’événement au Conseil consultatif économique bavarois, dominé par la CSU, est troublante à plusieurs niveaux. Tout d’abord, on ne peut qu’espérer que les collègues de Weimer au sein du conseil d’administration du DAX ne pensent pas secrètement de la même manière. Ce Weimer est désormais un peu bizarre, un PDG dont le mandat touche à sa fin et qui perd de plus en plus le ton. On ne peut donc qu’espérer que ce que disent publiquement la plupart de ses collègues managers, tout récemment à l’occasion du 75e anniversaire de la Loi fondamentale, soit vrai : que la démocratie est pour eux tout aussi importante que l’économie sociale de marché. Qu’en Allemagne, chaque citoyen a une voix et que dans ce pays, on ne dit pas que l’argent règne.

Le discours désormais connu (il l’a prononcé en avril) révèle avant tout une compréhension grossière de la démocratie. Theodor Weimer a peut-être perdu son emprise sur le terrain. Son message est le suivant : les grandes entreprises régleront le problème pour vous, les petites gens, tant que nos voitures de société pourront enfin redevenir vraiment grandes (c’est ce qu’il a sérieusement exigé là-bas). En entrepreneurs responsables, nous vous laisserons quelques miettes de pain pour que vous n’alliez pas aux barricades. Heureusement, nous n’avons pas à nous attendre à des élections démocratiques. Nous avons notre réseau de vieux garçons, nos copains des suites exécutives, que Weimer ne se lasse pas d’énumérer (« l’Uli » – signifiant : Hoeneß, « l’Ola » – Källenius, « le Wolfgang et moi » – Schäuble).

Un texte brut est souhaité. Mais il faut aller au-delà des polémiques et des demi-vérités

Ce bruit n’est pas seulement inquiétant, il est aussi embarrassant. Par exemple, parce que Weimer n’est pas du tout un entrepreneur, même s’il continue de parler en grand de « son » entreprise, Deutsche Börse. Deutsche Börse appartient à ses actionnaires, mais pas Theodor Weimer, même s’il détient quelques actions. Cependant, on ne sait pas s’il aurait jamais bâti une entreprise prospère et pris des risques pour y parvenir. Il a été consultant, banquier et dirige aujourd’hui, en tant que dirigeant salarié, une entreprise qui tire des marges suffisantes d’une position de quasi-monopole.

Ses déclarations sur l’industrie automobile allemande sont également inquiétantes : BMW ne réalise qu’un bénéfice de cinq milliards d’euros et est valorisé à 20 milliards d’euros en bourse, déplore Weimer. Ce qui n’est malheureusement pas vrai. BMW est actuellement valorisé à 58 milliards d’euros en bourse et a généré un bénéfice avant impôts de 17 milliards d’euros en 2023. Weimer appuie ici ses arguments avec de faux chiffres.

Les choses deviennent finalement complètement confuses lorsqu’il commence à faire l’éloge de « l’économie privée » aux États-Unis (« l’État ne réglera pas le problème »). Il suffit de saluer trois fois plus l’Inflation Reduction Act – le programme avec lequel le gouvernement du président américain Joe Biden finance des investissements respectueux du climat à hauteur de centaines de milliards de dollars (!). C’est un bel exemple d’État qui investit massivement. Pas si « privé » donc.

Un manager est autorisé à prendre une position politique et n’est pas obligé de laisser le service des relations publiques ignorer toutes les déclarations, y compris les critiques à l’égard du gouvernement. Récemment, de nombreuses voix importantes du monde des affaires ont apporté leur contribution de manière constructive et ont proposé aux citoyens des solutions utiles.

Un texte brut est donc souhaité. Mais si l’on veut parler d’un langage simple, alors il doit aller au-delà des polémiques et des demi-vérités.



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