Malgré les campagnes qui encouragent la modération et l’offre grandissante de produits sans alcool, la consommation d’alcool chez les Québécois est jugée préoccupante par des experts qui appellent à la modération.
Au Québec, on consommerait en moyenne 8,4 litres d’alcool pur par personne par année, soit l’équivalent en moyenne de 494 verres par personne annuellement, selon des données colligées en 2022 par l’Institut national de Santé publique du Québec (INSPQ).
La consommation d’alcool par personne correspond à la consommation moyenne d’alcool pur chez les personnes âgées de 15 ans et plus.
«On reste assez égaux dans notre consommation en litre annuel», a précisé la directrice générale d’Éduc’alcool, Geneviève Desautels qui invite les Québécois à réfléchir davantage au moment de prendre un verre.
«La science nous dit qu’il y a des risques associés à la consommation d’alcool, particulièrement lorsqu’elle est plus que modérée», a-t-elle souligné.
Pour le cardiologue Martin Juneau, la consommation excessive d’alcool doit diminuer au Québec.
«D’un point de vue médical, je trouve qu’on banalise un peu la consommation d’alcool. Quand vous voyez 27% des jeunes de 18 à 34 ans qui consomment de façon abusive, c’est un petit peu inquiétant. Il y a quand même beaucoup de Québécois qui consomment plus que ce qui est recommandé», a-t-il ajouté.
Qu’est-ce que c’est la consommation jugée abusive? «C’est cinq verres et plus pour un homme en une occasion et pour les femmes quatre verres et plus en une occasion au moins une fois par mois. C’est un peu technique, mais c’est comme ça que Statistique Canada et Santé Canada définissent la consommation d’alcool abusive», a-t-il souligné.
De la facilité à boire
Dans la rue, les Québécois à qui nous avons parlé admettent que consommer de l’alcool fait partie des pratiques récurrentes de plusieurs dans la province.
C’est l’avis de Kioumedjian Krikor, un Français rencontré sur la rue Saint-Jacques à Montréal.
«Avec les publicités, avec les panneaux, avec tout ce qu’il y a dans les magazines et puis sur internet, ça facilite un peu la consommation d’alcool. Aujourd’hui, c’est plus facile d’aller prendre une bière ou deux bières que de fumer une cigarette dehors. Donc c’est d’une facilité assez déconcertante», a-t-il détaillé.
Sur la même rue, un étudiant qui ne souhaite pas décliner son identité trouve «la consommation d’alcool ici au Québec exagérée. C’est quelque chose de vraiment banalisé et puis à la base ce n’est pas considéré comme quelque chose d’addictif comme une drogue», a-t-il déploré.
Non loin de là, nous rencontrons Christine Tewfik qui vient de l’Ontario. «J’ai remarqué une différence entre les deux provinces», a-t-elle raconté en souriant. Elle estime qu’au Québec, on consomme plus d’alcool que dans sa province d’origine.
Penser avant de boire
Chez Éduc’Alcool, la directrice générale Geneviève Desautels remarque aussi cette tendance à consommer de façon excessive.
«On a un 25% à 30% de personnes qui consomment plus de façon risquée», a-t-elle mentionné.
Elle prône la prudence. «C’est important de consommer modérément à chaque occasion, mais aussi de se poser la question “Pourquoi je bois? Dans quel contexte je bois? Et puis ça va être quoi les effets?”», a-t-elle énuméré.
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