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La construction de la « giga-usine » de Northvolt au Québec soulève des préoccupations environnementales

La construction de la « giga-usine » de Northvolt au Québec soulève des préoccupations environnementales

Avant même d’obtenir l’autorisation de détruire la majorité des milieux naturels sur son site, Northvolt a déposé une demande d’autorisation pour la construction de sa “giga-usine”. Mais le gouvernement a refusé mardi de nous transmettre les documents soumis par l’entreprise. Chose certaine, Québec n’a toujours pas de détails concernant le pompage et le rejet d’eau dans la rivière Richelieu, a appris Le Devoir.

Puisque le projet échappe à la procédure d’évaluation environnementale normalement prévue pour les grands projets industriels, Northvolt a pu procéder en déposant une “demande d’autorisation” qui doit être approuvée par le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Benoit Charette.

Les informations disponibles au registre du ministère indiquent seulement que l’entreprise a présenté la demande suivante : “construction d’une giga-usine de production de batteries et établissement d’un système de gestion des eaux pluviales”. Le MELCCFP a refusé mardi de nous transmettre les documents déposés dans le cadre de cette demande. Notre requête a plutôt été transférée à la “Direction principale des renseignements, de l’accès à l’information, de l’éthique et des plaintes” du ministère.

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Le Centre québécois du droit de l’environnement déplore le fait qu’il faille passer par une telle demande pour obtenir les documents déposés par Northvolt le 22 décembre dernier dans le cadre de sa demande d’autorisation. “Il n’est pas possible d’obtenir ces renseignements en un seul clic, comme promis. C’est d’autant plus frustrant parce que les travaux ont repris sur le site du projet ou sont sur le point de l’être”, affirme l’organisme. Le gouvernement Legault s’était engagé dès 2018 à mettre en place un registre public d’information environnementale.

La note qui présente la demande déposée par Northvolt ne permet effectivement pas d’obtenir de détails sur ce que le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a déjà qualifié de “plus beau projet” privé de l’histoire du Québec : nombre de bâtiments, justification du choix de technologies, échéanciers de construction, impacts sur la circulation et la qualité de l’air, alimentation énergétique, production prévue, etc.

Toutes ces informations concernant la construction de l’usine auraient été rendues publiques si le promoteur avait dû réaliser une étude d’impact selon une “directive” du MELCCFP. Celle-ci aurait d’ailleurs dû analyser l’intégration du projet dans le paysage, mais aussi les préoccupations des citoyens.

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La rivière Richelieu

L’étude aurait également traité des enjeux de consommation d’eau de la rivière Richelieu et de rejets dans cette même rivière. Or, le MELCCFP a indiqué au Devoir mardi qu’il n’a toujours pas obtenu d’informations au sujet du pompage de cette rivière (pour alimenter les opérations industrielles, notamment) ou des rejets d’eau. “Aucune demande d’autorisation à ce sujet n’a été déposée”, a précisé le ministère par courriel.

Dans un avis faunique daté du 19 octobre 2023, les experts du MELCCFP soulignaient pourtant qu'”il est impossible d’analyser les impacts du projet dans les habitats de la rivière Richelieu puisqu’aucune information quant à la nature des travaux, aux volumes de prélèvement et à la nature des rejets dans le littoral n’a été soumise pour analyse”.

Le document obtenu par Le Devoir mentionne du même souffle le risque d'”impact” pour la faune et la flore aquatique, et notamment pour cinq espèces menacées. La présence du chevalier cuivré pourrait imposer à Northvolt d’obtenir un permis en vertu de la Loi sur les espèces en péril.

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Travaux en cours

La “date de réception” de la demande de Northvolt est le 22 décembre 2023, soit un peu plus de deux semaines avant que l’entreprise n’obtienne l’autorisation de détruire 138 000 m2 de milieux humides et d’abattre environ 8700 arbres sur le site. Fait à noter : le “rapport d’analyse” final de cette demande d'”intervention” en milieux humides produit par le MELCCFP pour évaluer les impacts pour la biodiversité et préciser des mesures d’atténuation est daté du 8 janvier, soit le jour de l’autorisation gouvernementale.

Northvolt réalise actuellement les travaux de destruction de milieux humides et du couvert végétal. La construction de l’usine pourrait débuter cette année, et la production être lancée dès 2026. Un “avis faunique” produit par les scientifiques du gouvernement soulignait la “haute valeur écologique” du site, qui est “un des rares milieux naturels résiduels” dans la région.

La multinationale suédoise n’a pas répondu à nos questions mardi.

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