Le système de conduite accompagnée devrait, tout en visant à améliorer la sécurité routière, rendre la profession de conducteur de poids lourds plus accessible et attractive pour les jeunes générations, élargissant ainsi leurs perspectives professionnelles et contribuant à résoudre la pénurie de conducteurs au sein de l’Union européenne, selon le texte adopté par les eurodéputés.
La visite médicale obligatoire pour la sécurité routière a été rejetée, mais la réduction du taux d’alcool autorisé chez les jeunes a été validée ! Selon la directive, les jeunes pourraient donc conduire des poids lourds de plus de 7,5 tonnes (permis C) ainsi que des bus transportant jusqu’à 16 personnes (permis D1) dès l’âge de 18 ans, sous réserve d’avoir préalablement obtenu un certificat d’aptitude professionnelle. Leur formation à la conduite de ces véhicules pourrait donc commencer à 17 ans. En Belgique, l’âge minimal est fixé à 21 ans pour les permis C et D1.
Bien que le choix d’appliquer cette limite d’âge reste à la discrétion des États membres qui pourraient choisir de ne pas l’appliquer, cette ouverture européenne a suscité des réactions, notamment du côté des groupes de pression en faveur de la sécurité routière.
L’ETSC critique la décision européenne d’accorder les permis C et D aux jeunes de 18 ans
Le Conseil européen de la Sécurité des Transports (ETSC), indépendant des institutions européennes, proteste vigoureusement contre cette décision européenne qu’il estime pouvoir avoir “de graves conséquences sur la sécurité routière”. L’ETSC se réfère à une étude de l’association allemande des assurances (GDV) selon laquelle les conducteurs de poids lourds âgés de 18 à 20 ans étaient responsables d’un pourcentage plus élevé d’accidents avec blessés que les conducteurs plus âgés.
“Permettre à des milliers d’adolescents de conduire des camions va à l’encontre de tout ce que nous savons sur les risques en matière de sécurité routière”, déclare Antonio Avenoso, directeur exécutif de l’ETSC. “Si nous avons besoin de davantage de chauffeurs de poids lourds, la réponse est d’améliorer considérablement les conditions de travail dans ce secteur, et non de recruter des écoliers pour cette tâche. Nous espérons que les États membres feront preuve de bon sens en rejetant ces idées.”