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La Corée du Sud en crise après que le président résiste à son arrestation

by Nouvelles

Les dirigeants politiques de la Corée du Sud se sont retrouvés en territoire inconnu après que le président en exercice a résisté à son arrestation suite à l’échec d’un décret de loi martiale quelques jours avant l’expiration du mandat d’arrêt.

Vendredi, dans des scènes dramatiques, la garde présidentielle et les troupes militaires de Yoon Suk Yeol ont protégé l’ancien procureur vedette des enquêteurs, qui ont annulé leur tentative d’arrestation pour des raisons de sécurité.

Le président sud-coréen a été destitué et suspendu le mois dernier après la déclaration ratée de la loi martiale – une mesure politique rapidement annulée par le Parlement – ​​et un mandat d’arrêt distinct a ensuite été émis contre lui.

“Il y a eu une impasse. Alors que nous estimions qu’il y avait environ 200 personnes qui nous bloquaient, il aurait pu y en avoir davantage”, a déclaré vendredi un responsable de l’équipe d’enquête sous couvert d’anonymat.

“C’était une situation dangereuse.”

M. Yoon fait face à des accusations criminelles d’insurrection, l’un des rares crimes non soumis à l’immunité présidentielle, ce qui signifie qu’il pourrait être condamné à la prison ou, au pire, à la peine de mort.

Le président sud-coréen Yoon Suk Yeol (image d’archive)

S’il est exécuté, le mandat d’arrêt ferait de M. Yoon le premier président en exercice jamais arrêté.

Depuis sa destitution, M. Yoon s’est enfermé dans sa résidence présidentielle à Séoul, la capitale, où il a refusé de sortir pour un interrogatoire à trois reprises.

Cette confrontation sans précédent – ​​qui aurait donné lieu à des affrontements, mais aucun coup de feu n’a été tiré – a laissé la tentative d’arrestation par les enquêteurs dans l’incertitude, le mandat d’arrêt ordonné par le tribunal devant expirer lundi.

Les responsables du Bureau d’enquête sur la corruption (CIO), qui enquête sur M. Yoon au sujet de son décret de loi martiale, ont déclaré qu’il pourrait y avoir une autre tentative pour l’arrêter d’ici là.

Mais si le mandat expire, ils devront en demander un autre auprès du même tribunal de Séoul qui a émis la convocation initiale.

La Cour constitutionnelle a fixé au 14 janvier le début du procès en impeachment de M. Yoon, qui, s’il n’y assiste pas, se poursuivrait en son absence.

Les anciens présidents Roh Moo-hyun et Park Geun-hye ne se sont jamais présentés à leur procès en destitution.

Les avocats de M. Yoon ont qualifié la tentative d’arrestation de vendredi d'”illégale et invalide” et ont promis d’engager des poursuites judiciaires.

Les experts ont déclaré que les enquêteurs pourraient attendre une justification juridique plus approfondie avant de tenter d’arrêter à nouveau le président suspendu.

“Il pourrait être difficile de procéder à l’arrestation jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle se prononce sur la motion de destitution et lui retire le titre présidentiel”, a déclaré à l’AFP Chae Jin-won, du Humanitas College de l’université Kyung Hee.

« Chemin stable »

Les médias sud-coréens ont rapporté que des responsables du CIO voulaient arrêter M. Yoon et l’emmener à leur bureau de Gwacheon, près de Séoul, pour un interrogatoire.

Après cela, il aurait pu être détenu jusqu’à 48 heures en vertu du mandat d’arrêt existant. Les enquêteurs auraient dû demander un autre mandat d’arrêt pour le maintenir en détention.

M. Yoon est resté provocateur malgré l’impasse politique qu’il a initiée avec son décret du 3 décembre.

Il a déclaré cette semaine à ses partisans de droite qu’il se battrait « jusqu’au bout » pour sa survie politique.

Au moment où les enquêteurs ont tenté d’exécuter le mandat d’arrêt contre Yoon, celui-ci avait déployé des centaines de forces de sécurité dans son complexe présidentiel pour l’empêcher.

Une vingtaine d’enquêteurs et 80 policiers étaient largement dépassés en nombre par environ 200 soldats et membres du personnel de sécurité, unissant les bras pour bloquer leur passage après avoir pénétré dans l’enceinte présidentielle.

Une impasse tendue de six heures s’est ensuivie jusqu’en début d’après-midi vendredi, lorsque les enquêteurs ont été contraints de faire demi-tour par crainte d’éclatements de violence.

Les semaines de troubles politiques ont menacé la stabilité du pays.

Les États-Unis, principal allié de la Corée du Sud en matière de sécurité, ont appelé l’élite politique à œuvrer pour une « voie stable ».

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a réaffirmé l’engagement de Washington à maintenir les relations bilatérales et sa volonté de répondre à « toute provocation ou menace extérieure ».

Le secrétaire d’État américain sortant Antony Blinken doit s’entretenir lundi à Séoul, avec un œil sur la crise politique et un autre sur la Corée du Nord, son voisin doté de l’arme nucléaire.

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