Nouvelles Du Monde

“La Couleur des choses”, Fauve d’or

À l’heure du palmarès, Angoulême 50 consacre un album expérimental : La Couleur des choses, du Suisse Martin Panchaud, aux éditions Çà et Là, Fauve d’Or du meilleur album de l’année.

Voilà un livre qui nous fait prendre conscience que nous regardons souvent le monde comme si nous survolions la planète. Chacun a un portable dans la poche ? Dès qu’on doit prendre la route ou faire deux pas en terre inconnue, hop, les yeux sur le GPS, on suit le petit point qui se déplace. On regarde une série policière à la télé ? Dans tous les épisodes, on a droit à un beau travelling vu du ciel. La caméra et le drone survolent la route, les voitures, la ville, la forêt. On cherche la maison de ses rêves ? Google Earth est là pour nous aider. Toujours vu du ciel.

Lire La Couleur des choses, c’est faire une expérience comparable sur 220 pages.

“C’est parti d’une petite expérience qui consistait à synthétiser la bande dessinée en des formes minimales. J’ai remarqué que malgré tout, elles prenaient vie dans la tête des lecteurs. Alors, j’en ai fait tout un roman.”

Le dessinateur Martin Panchaud

à franceinfo

Les personnages sont donc réduits à quelques cercles de couleurs. Qui s’approchent ou s’écartent les uns des autres. Qui dialoguent entre eux. Ajoutez à ça des schémas, des graphiques, des objets et une baleine : c’est parti pour l’aventure.

Lire aussi  Un marin anglais disparu de la Seconde Guerre mondiale identifié après 82 ans après une correspondance ADN | Domestique

La Couleur des chosesc’est l’histoire d’un gamin anglais, harcelé par les ados de son quartier, et qui va gagner 16 millions de livres sterling en pariant sur une course de chevaux. La suite tient du road movie, de Londres à Birmingham et Liverpool. Toujours vu du ciel. Les lecteurs habitués à lire des BD classiques seront désappointés, désorientés en ouvrant cet ovni. C’est une BD expérimentale, mais ça fonctionne, ça tient la route.

La couleur des choses, de Martin Panchaud, aux éditions Çà et Là, Fauve d’or du 50e festival d’Angoulême.

De la dizaine de prix remis hier soir, on retiendra que le Fauve de la série revient aux Liens du sang de Shuzo Oshimi, chez Ki-Oon. Depuis quelques années, les mangas récoltent régulièrement le prix de la série.

Le Fauve patrimoine récompense aussi une BD asiatique Fleurs de pierresoit la seconde guerre mondiale en Europe, et plus précisément en Yougoslavie, vue par le Japonais Hisashi Sakaguchi, aux éditions Revival.

Lire aussi  Les lutteurs ont trouvé leur propre école à Dresde

Le Fauve jeunesse valide l’adaptation en BD par Léonie Bischoff du roman La longue marche des dindes de l’Américaine Kathleen Karr, aux éditions Rue de Sèvres.

Enfin, nous conseillons aussi le Fauve polar, l’excellent roman noir Chien de chassede Nicolas Pegon, chez Denoël Graphic.

– Fauve d’or du meilleur album : La Couleur des chosesde Martin Panchaud, (éd. Çà et Là)

– Fauve spécial du jury : AnimanAnouk Ricard, (éd. Exemplaire)

– Fauve série : Les Liens du sang T.11Shuzo Oshimi – Traduit par Sébastien Ludmann, (éd. Ki-oon)

– Fauve révélation : Une Rainette en automne (et plus encore…), Linnea Sterte – Traduction par Astrid Boitel, (éd. de la Cerise)

– Fauve des lycéens : KhatXimo Abadía – Traduction d’Anne Calmels et David Schalvelzon, (éd. La Joie de lire)

– Fauve prix du public de France Télévisions : NaphtalineSole Otero – Traduction d’Éloïse de la Maison, (éd. Çà et Là)

Lire aussi  Intel Corp., un important employeur de l'Arizona, va réduire ses effectifs de 15 %

– Fauve patrimoine : Fleurs de PierreHisashi Sakaguchi – Traduction de Ilan Nguyen, (éd. Revival)

– Fauve d’Angoulême – prix de la bande dessinée alternative : Four à chaux(éd. Extinction)

– Fauve polar SNCF : Chien de chasseNicolas Pegon, (éd. Denoël Graphic)

– Fauve spécial du grand jury jeunesse : Toutes les princesses meurent après minuitQuentin Zuttion, (éd. Le Lombard)

– Fauve jeunesse : La Longue marche des dindesLeonie Bischoff – Kathleen Karr, (éd. Rue de Sèvres)

– Prix René Goscinny – prix du meilleur scénariste : Thierry Smolderen, pour Cauchemars ex Machina(dessin de Jorge González, éd. Dargaud)

– Prix René Goscinny – prix du jeune scénariste : Mieke Versyp, verse Peau, (dessin Sabien Clément, éd. Çà et Là)

-Prix Konishi : Dai Dark – Tome 1Q Hayashida, Traduction de Sylvain Chollet, (éd. Soleil)

– Prix Philippe Druillet : La FalaiseManon Debaye, (éd. Sarbacane)

– Prix Spécial de la 50e édition : Hajime Isayama

– Fauves d’honneur : Junji Itō et Ryōichi Ikegami

2023-01-29 11:00:00
1722975062


#Couleur #des #choses #Fauve #dor

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT