Clôturé dimanche soir, le festival de la bande dessinée d’Angoulême a décerné, ce week-end, son Fauve d’or qui prime la meilleure BD de l’année pour le jury du grand festival charentais. Le prix peut être parfois pointu, ce qui semble être le cas pour le cru 2023… Déconcertant si on se contente de tourner les pages de La couleur des chosesdu Suisse Martin Panchaud.
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Ni cases ni bulles dans ce roman graphique, mais, en majorité, une succession de traits, de cartes, de plans, par exemple les pièces d’une maison vues de dessus. S’y déplacent des personnages représentés par des pastilles de couleurs… Simon, le héros, jeune Anglais de 14 ans, est ainsi représenté par une pastille marron.
Si tout cela peut paraître étrange et l’approche de cette BD ardue, il n’en est rien. La lecture est fluide, agréable, bien rythmée, les personnages ne cessant à la fois de se déplacer et de dialoguer.
On s’habitue vite à cette construction graphique totalement novatrice au point de devoir se forcer à ralentir la lecture pour apprécier l’histoire et les petites inventions dessinées de Martin Panchaud : un hippodrome, une bagarre, une chambre d’hôpital, une voiture… Tout cela vu toujours du dessus sauf exception pour un smartphone, un verre dans un pub, une planche anatomique…
La couleur des choses raconte avant tout un drame social, avec un ado malmené par ses camarades, un père qui joue aux courses et une mère agressée chez elle. L’histoire se prolonge en road-movie – à la recherche du père disparu – et en enquête pour savoir qui a vraiment agressé la mère… Avec, en bonus, quelques délires d’adolescents.
On se régale franchement, slalomant entre les pastilles de couleurs et les objets de toutes sortes scrupuleusement représentés. Jusqu’à un épilogue tout à fait inattendu…
La couleur des chosesÉditions ça et là, 226 pages, 24 €.
2023-01-31 11:00:00
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