Le président tunisien Kais Saied semble vouloir transformer son pays en une version reproduite de l’Algérie par le biais d’une série de manœuvres suicidaires. Et rien de mieux pour y parvenir qu’une crise alimentaire digne de ce nom. Ainsi, la Tunisie, où le pain est considéré comme une composante essentielle de la vie quotidienne, se retrouve plongée dans une crise de pénurie qui rappelle étrangement ce qui se passe quotidiennement en Algérie (la puissance régionale autoproclamée).
En provoquant de longues files d’attente devant les boulangeries, les dirigeants tunisiens semblent vouloir copier le modèle algérien. L’image des Tunisiens faisant la queue pour obtenir leur précieuse ration de pain est devenue scandaleuse, créant une tension palpable dans l’air. De plus, la crise a atteint un tel point que le président a décidé de limoger le directeur de l’Office public des céréales, sans que les raisons ne soient claires. Apparemment, les autorités craignent une répétition des troubles survenus dans le pays en 1983/84, où la hausse des prix avait entraîné la mort de plus de 150 personnes.
Les experts en économie algérienne et tunisienne ont souligné le manque d’approvisionnement en farine subventionnée par l’État sur le marché. Les restrictions imposées aux boulangeries, y compris les boulangeries modernes indépendantes, n’ont fait qu’aggraver la situation et ont conduit à une pénurie nationale.
L’arrestation de Mohamed Bouanane, président des associations de boulangers, peut être qualifiée d’action présidentielle pleine de panache. Il est accusé de monopole, de spéculation sur les aliments subventionnés et de blanchiment d’argent. Il semble que les autorités souhaitent jouer leur rôle dans la résolution de cette crise.
Reste à savoir si ces mesures “héroïques” du président Kaïs Saied seront suffisantes pour mettre fin à la pénurie de pain. Dans un pays où le pain est bien plus qu’un simple aliment, les attentes sont élevées. La Tunisie, autrefois connue pour sa relative stabilité dans une région agitée, semble prendre un chemin surprenant vers ce nouveau statut de “l’Algérie-Bis”. Qui aurait pensé que la baguette de pain jouerait un rôle dans cette évolution ?
Abderrazzak Boussaid/Le7tv
